Exploitation forestière – 12,2% d’augmentation grâce à la transformation locale

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L’industrie forestière camerounaise a connu une croissance remarquable de 12,2% au quatrième trimestre de 2023, principalement due à l’essor des activités de transformation locale du bois. Ce dynamisme est mis en lumière dans le rapport de l’Institut national de la statistique (INS) publié le 7 mai 2024, qui souligne l’impact significatif de cette branche sur le secteur primaire du pays.

L’augmentation des activités est attribuée aux mesures prises par le gouvernement pour encourager la transformation du bois sur le territoire national, dans le cadre d’une stratégie visant à réduire progressivement les exportations de bois en grume. Ces mesures s’inscrivent dans une politique régionale de la Cemac, qui prévoit l’interdiction totale des exportations de grumes à partir de 2028.

Pour stimuler la transformation locale, le Cameroun a considérablement augmenté la taxation sur les exportations de bois en grume et minimalement transformé. Entre 2017 et 2023, le droit de sortie des grumes a été porté de 17,5% à 60%, une hausse de 343% en valeur relative. En 2024, cette taxe a encore grimpé, atteignant 75% de la valeur FOB. Les exportateurs de bois au Cameroun subissent une augmentation du droit de sortie des grumes, ce qui pèse sur leurs marges de profits. Les charges douanières sur les exportations de bois ont augmenté de près de 350% en 8 ans, ce qui a fait grimper le prix global de la marchandise à l’exportation.

Ces mesures fiscales incitatives ont motivé les opérateurs de la filière à investir dans la transformation plus poussée du bois, réduisant ainsi la part des grumes dans les exportations du Cameroun. En 2022, le pays n’a exporté que 746 m3 de grumes, contre 958,3 m3 en 2021, sur un total de 1,7 million de m3 de bois et dérivés.

Cette orientation stratégique vers la valorisation locale des ressources forestières s’annonce comme un levier de développement durable pour le Cameroun, en favorisant la création d’emplois et en préservant les forêts pour les générations futures.

Cassandra EYADA

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