Dans le cadre du programme national de développement des chaînes de valeur d’élevage, Bamenda se prépare à devenir un pôle majeur de production de viande bovine. Avec un investissement de 4,7 milliards FCFA, cet abattoir industriel ambitionne de relancer la production dans le Nord-Ouest, quatrième producteur national, tout en boostant les capacités de transformation et de stockage.
Le Cameroun, quatrième producteur de viande bovine en Afrique, franchit une nouvelle étape dans la modernisation de sa filière bovine. La ville de Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest, abritera un abattoir industriel moderne d’ici 2027. Le projet, dont les travaux débuteront en 2025, est financé à hauteur de 4,7 milliards FCFA dans le cadre du programme de développement des chaînes de valeur d’élevage et de pisciculture. Ce programme, lancé en 2018 avec le soutien de la Banque africaine de développement (BAD), vise à moderniser les infrastructures et renforcer la compétitivité des acteurs locaux.
Une infrastructure moderne et polyvalente
Selon le ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), les travaux seront réalisés par le consortium camerouno-italien Première Entreprise et Tecno Alimenta Group. L’abattoir sera équipé de technologies modernes telles que des boxes pour le rituel halal, des rails de saignée et un entrepôt frigorifique permettant une meilleure conservation des produits. Outre la construction, le groupement devra former le personnel et offrir une assistance technique pour garantir une exploitation optimale.
Dynamiser la production bovine
En 2023, la région du Nord-Ouest a produit 10 848 tonnes de viande bovine, représentant environ 8 % de la production nationale. Cependant, ce volume est en baisse par rapport à 2022. Le choix de construire cet abattoir dans cette région, bien que quatrième productrice derrière le Centre, le Littoral et l’Extrême-Nord, s’inscrit dans une volonté stratégique de relancer la production locale. Cette infrastructure permettra d’améliorer les capacités de transformation, contribuant ainsi à augmenter la production nationale et à réduire les importations.
Une vision nationale pour la filière
Depuis 2017, le Cameroun s’est engagé dans une modernisation de ses infrastructures d’abattage. Le pays compte déjà des abattoirs industriels à Yaoundé, Ngaoundéré, Kribi et Ebolowa, chacun doté d’entrepôts frigorifiques de capacités variées. Ces infrastructures visent à répondre à la demande croissante en viande tout en renforçant la sécurité alimentaire et les exportations potentielles. Avec l’abattoir de Bamenda, le Cameroun poursuit son ambition de développer une chaîne industrielle performante, tout en soutenant les éleveurs locaux. À terme, ce projet devrait non seulement relancer l’économie du Nord-Ouest, mais aussi contribuer au renforcement de la souveraineté alimentaire du pays.