Comme un malade qui peine à guérir de son mal, la fourniture en énergie électrique continue de faire jaser chez le consommateur camerounais lambda. Entre promesse et assurance d’une électricité à gogo, l’opinion questionne la réalité vécue au quotidien.
Au moment où Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’eau et de l’énergie effectue une mission de travail sur le site du barrage hydroélectrique de Nachtigal, le 19 septembre 2024. L’opinion publique camerounaise recherche la disponibilité permanente de l’énergie électrique. Qu’il s’agisse de la capitale politique, Yaoundé ; des villes périphériques et même des villages environnants. Avoir de l’énergie électrique est devenu un sacerdoce.
Si du 17 au 19 juillet 2024, Gaston Eloundou Essomba s’était rendu sur le terrain pour toucher du doigt les réalisations entreprises dans le secteur énergétique, afin de s’assurer d’une distribution optimale de l’énergie produite par le barrage hydroélectrique de Nachtigal. Depuis le mois d’août 2024, le constat semble autre. En effet, malgré la montée en puissance progressive du barrage hydroélectrique de Nachtigal, le Réseau interconnecté Sud (RIS) continue de faire face à des perturbations notables.
Pire, depuis la mise en service des deux premières turbines, respectivement en juin et août 2024, les consommateurs du RIS n’ont constaté aucune amélioration tangible de la qualité du service. Au lieu de réduire les coupures d’électricité, on observe un retour des délestages, non seulement dans la capitale Yaoundé, mais également dans plusieurs localités des six régions alimentées par le Réseau Interconnecté Sud.
« … Avec le retour espéré des pluies d’ici la première quinzaine du mois de mars dans le bassin du Ntem et la mise en service imminente du 1er groupe du barrage de Nachtigal d’une capacité de 60 MW, nous observerons un retour progressif à la normale dans le Ris ». Cette assurance donnée le 15 février 2024 par Gaston Eloundou Essomba aux opérateurs économiques de la ville de Douala avait sûrement sonné le glas des perturbations sur le Réseau Interconnecté Sud.
Alors que le gouvernement camerounais a fixé un calendrier strict pour l’injection progressive des nouvelles capacités du barrage de Nachtigal. Selon ce plan, 60 MW supplémentaires devraient être ajoutés chaque mois au réseau, jusqu’à ce que l’ouvrage atteigne sa pleine capacité de 420 MW d’ici à la fin de l’année. Sur le terrain des opérations le 19 septembre 2024, face à la presse, le Minee évoque un glissement de date pour l’injection totale des 420 MW du barrage hydroélectrique de Nachtigal. Le début de l’année 2025 ayant été mentionné.
Face à ses multiples facettes, le réseau téléphonique a fini par craquer. D’ailleurs dans un communiqué daté du 11 septembre 2024, l’agence de régulation des télécommunications soulevait à nouveau la problématique de la fourniture en énergie électrique. En effet, suite à des contrôles effectués par les agents de l’agence. Il en était ressorti que la dégradation continue de la qualité des services de communications électroniques mobiles, était attribuée à une offre insuffisante en énergie électrique.