Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a tenu une réunion cruciale avec les acteurs de la filière boissons le jeudi 16 mai 2024 à Yaoundé. Au cœur des débats : la pression croissante pour une augmentation des prix de la bière. Le gouvernement, cependant, a marqué sa position en refusant de céder, malgré les demandes du Syndicat national des distributeurs de boissons hygiéniques du Cameroun (Synasdibohycam) et du Syndicat national des exploitants des débits de boissons du Cameroun (Synedeboc), qui souhaitaient une hausse unilatérale des tarifs.
La Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC), détenant 80% du marché, a observé une augmentation non officielle des prix qui ne profite ni à l’industrie ni aux producteurs. Le prix conseillé d’une bière de 65 cl est fixé à 650 FCFA, mais le marché affiche des prix dépassant les 700 FCFA, sauf pour les ventes à emporter.
Les brasseurs, confrontés à une hausse des coûts de production sur cinq ans, plaident pour une révision des prix. Le Synasdibohycam propose une augmentation de 50 FCFA pour les petites bouteilles et de 100 FCFA pour les grandes, une mesure soutenue par la SABC qui cherche à compenser l’inflation des matières premières et des charges opérationnelles.
Depuis l’augmentation officielle des prix en 2019, les acteurs de la filière réclament sans relâche une nouvelle hausse. Le ministre Mbarga Atangana reconnaît que la question des prix n’est qu’un défi parmi d’autres et annonce une réunion élargie pour discuter des solutions à long terme.
Le gouvernement envisage une réorganisation complète du secteur brassicole, anticipant les défis de la libéralisation du commerce, notamment avec la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Mbarga Atangana met en garde : sans réorganisation, le secteur pourrait subir des pertes massives, avec des répercussions économiques Majeures. Il donc est essentiel de mettre en œuvre une réorganisation efficace pour éviter ces pertes massives et leurs répercussions économiques négatives.
Cassandra EYADA