En publiant son rapport sur l’évolution de l’encours des titres publics en zone Cemac, la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT) de la Beac observe que le marché est resté dynamique pendant la période sous-revue malgré la baisse sensible du taux des souscriptions.
Selon les chiffres présentés par la CRCT, le taux de souscription aux emprunts est passé de 86,4% en février 2024 à seulement 59,9% en mars 2024 soit à une perte de 26,5% du taux de souscription sur une période d’un mois. À titre d’illustration, pour une demande de 100 milliards de FCFA, l’emprunteur n’a reçu en moyenne que 59,9 milliards de FCFA en mars 2024, alors que l’enveloppe moyenne pourvue par le même investisseur était de 86,4 milliards de FCFA en février 2024.
Si le constat démontre clairement que les investisseurs boudent les appels de fonds lancés par les États, les mobiles de cette attitude se forgent sur plusieurs facteurs. À la base, la politique d’austérité monétaire mise en place depuis plusieurs mois. Destiné à combattre la proportion de 20% de l’inflation d’origine monétaire, la politique mise en œuvre par la Beac affecte considérablement le marché des capitaux sous-régional;et ses conséquences s’illustrent par l’augmentation des taux d’intérêt, ce qui restreint l’accès aux capitaux pour les agents économiques. D’ailleurs, le rapport de la CRCT révèle que le coût moyen des opérations sur le marché de la Beac coût moyen est passé de 7,54% à 8,06% entre février 2024 et mars 2024, soit une augmentation de 52 points sur un mois.
Autre aspect observé, la baisse des taux de souscription sur le marché des titres publics de la Beac à fin mars 2024 trouve son origine dans l’engagement des investisseurs sur plusieurs fronts. À cet effet, la plupart des banques spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) disposent en même de filiales engagées comme sociétés de bourse sur le marché financier au niveau de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) basée à Douala. Outre les multiples engagements sur le marché de la Beac en mars 2024, les intermédiaires des Spécialistes en Valeur du Trésor devraient mobiliser 200 milliards de FCFA pour les emprunts obligataires à taux multiples du Gabon( résultats en attente de publication pour les 150 milliards sollicités) et de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (54,7 milliards de FCFA sur les 50 milliards de Fcfa demandés).
Pour rappel, la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT) de la Beac soutient que l’encours des titres publics émis par les États sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a connu une hausse de 215,5 milliards en 2 mois pour se hisser à 6 624 milliards de Fcfa contre 6 408,5 milliards de Fcfa à fin janvier 2024.
