C’est au cours d’une communication élargie aux autres entités gouvernementales que le ministre de l’Eau et de l’Energie a tenu à apporter des éclairages complémentaires au sujet des récentes mesures de réajustement des prix de certains produits à la pompe.
Dans son déroulé, la hausse observée tient compte du contexte international et local. Au niveau international, les cours mondiaux du pétrole se sont inscrits dans une tendance haussière depuis la fin de l’année 2020, affichant des pics records de 69% en 2021, 142% en 2022 et 98% en 2023. En outre, la crise russo-ukrainienne a joué un rôle trouble avec pour corollaire l’interdiction des approvisionnements en produits pétroliers russes sans oublier, la décision de l’OPEP et de ses alliés de réduire les quotas de production soit 300 000 Barils par jour pour la Russie) et 800 000 Barils pour l’Arabie Saoudite.
Si le contexte international est pour beaucoup; au niveau local, l’écart persistant entre les prix réels des produits pétroliers importés et leurs prix appliqués à la pompe à contribuer à accroître de manière exponentielle le manque à gagner à compenser par l’Etat aux importateurs. Une situation devenue presque intenable pour le Trésor Public, lequel n’a pas toujours permis de mobiliser à bonne date les ressources financières nécessaires au paiement des manques à gagner d’où les ruptures quelques observées sur l’approvisionnement du pays en produits pétroliers.
Aux manques à gagner de 569 millions de FCFA pour la cargaison du 10 janvier et de 1 milliard de FCFA pour la cargaison du 29 janvier 2024, la problématique de l’approvisionnement en produits pétroliers s’est davantage accentuée avec le processus de restructuration de la dette de la Sonara. Un sinistre survenu dans ses installations le 31 mai 2019 qui a endommagé cinq principales unités de production et a entraîné l’arrêt de la production.
Alors que les subventions du gaz domestique à hauteur de 43,6 milliards de FCFA et de 20 milliards de FCFA pour le pétrole lampant vont se poursuivre pour l’exercice 2024; ceci dans de protéger l’intérêt des consommateurs, le Minee indique tout de même que dans le but de soutenir le secteur des hydrocarbures, deux principales instructions ont été données par le Chef de l’Etat, Paul Biya notamment l’instauration dans la structure des prix des produits pétroliers d’une ligne de soutien à la Raffinerie de 47,88 FCFA/litre et l’exécution du Projet de réhabilitation et de reconstruction de la raffinerie dans le cadre d’un Partenariat Public/Privé (PPP). Des mesures sans lesquelles, « Il aurait été très difficile pour le Cameroun de continuer d’importer les produits pétroliers… » a commenté Gaston Eloundou Essomba.