Le plaidoyer de l’institution onusienne a été porté le 18 novembre 2024 par Athman Mravili, Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique Centrale ; ceci en marge du lancement de la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (WAAW) 2024.
Préoccupation mondiale de par son impact néfaste sur la santé humaine, animale et environnementale. La résistance aux antimicrobiens (RAM) constitue l’un des axes clés des politiques mises en œuvre par la FAO. À ce titre, l’institution a adopté l’approche « One Heath » pour apporter sa contribution dans la lutte contre cette menace, dont le caractère silencieux est particulièrement dévastateur pour les systèmes de santé, avec des répercussions sur le développement économique.
Afin d’apporter des réponses nécessaires pour endiguer la menace, « Le mandat de la FAO couvre la gestion des antimicrobiens dans une variété de disciplines telles que la santé des animaux aquatiques et terrestres, le bien-être et la production, la sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux, la production et la protection des cultures, l’eau, la gestion des terres et, de manière générale, tout le système agroalimentaire », a indiqué Athman Mravili. Si Huyam Salih, Directeur du Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (UA-IBAR) précise qu’environ 60 à 75 % des pathogènes humains émergents proviennent des animaux. Elle recommande d’adopter une utilisation responsable des antimicrobiens, en ce qui concerne la santé animale.
Alors que la forte croissance démographique observée en Afrique, exerce une pression palpable sur la demande alimentaire dans le secteur agricole, se traduisant par une production élevée d’aliments d’origine animale et de cultures associées à l’utilisation d’antimicrobiens. Il est impératif et urgent d’atténuer efficacement la Résistance aux antimicrobiens. D’ailleurs, si des d’actions concrètes et efficaces ne sont pas implémentée, le continent africain pourrait enregistrer jusqu’à 4,1 millions de décès par an d’ici à 2050.
Au moment où la Fao appelle à la mobilisation de tous les acteurs impliqués dans la gestion de la RAM. Dr Taïga, ministre camerounais des Pêches et des Industries Animales a fait observer que, « La situation est particulièrement préoccupante sur notre continent où, l’utilisation inappropriée des antimicrobiens et produits phytosanitaires est un problème récurrent tant chez les humains qu’en élevage et en agriculture ». Selon l’autorité gouvernementale, il faut unir les efforts et collaborer à tous les niveaux pour sensibiliser, éduquer tous les acteurs y compris les communautés, puis agir.
Comme piste de solutions, Dr Taïga assure qulil est question de promouvoir une bonne compréhension des bonnes pratiques d’utilisation des antimicrobiens dans tous les secteurs et domaines d’activités concernés, ainsi que les bonnes pratiques liées à la biosécurité, la prévention et le contrôle des infections. De plus, il s’agit de renforcer la surveillance dans les différents secteurs pour détecter et gérer efficacement les situations de RAM, de renforcer les capacités des acteurs et des laboratoires de diagnostic. En outre, il faut miser sur l’organisation des campagnes de sensibilisation auprès du grand public, le soutien à la recherche pour le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques et des alternatives à l’usage des antimicrobiens, la mise en place de politiques claires et efficaces pour réglementer l’usage des antimicrobiens et des produits phytosanitaires.
Pour rappel, la célébration de la 5ème édition continentale de la semaine mondiale de sensibilisation sur la résistance aux antimicrobiens est organisé sous le thème, « Eduquer. Promouvoir. Agir maintenant ». Ce thème a une résonance particulière et souligne la nécessité d’une collaboration intersectorielle pour préserver l’efficacité des antimicrobiens, révèle la Fao.