Infrastructure et financement – Des projets bloqués par des retards de financement

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À fin septembre 2024, plusieurs projets infrastructurels majeurs au Cameroun accusent des retards considérables en raison de financements non encore validés. Parmi eux, la route Ebolowa-Akom II-Kribi, projet phare initié en 2011, attend toujours le déblocage de fonds de la Standard Chartered Bank. La Caisse autonome d’amortissement (CAA) souligne les obstacles rencontrés, notamment des exigences environnementales non satisfaites.

Le projet de construction de la route Ebolowa-Akom II-Kribi, longue de 179,2 km dans la région du Sud du Cameroun, est l’un des projets d’infrastructure les plus attendus du pays. Dévoilé pour la première fois en 2011 par le président Paul Biya, ce projet devait être financé par un prêt de 198,8 millions d’euros (environ 130 milliards de Fcfa). Cependant, à fin septembre 2024, les fonds attendus de la Standard Chartered Bank de Londres ne sont toujours pas disponibles. La CAA, gestionnaire de la dette publique, indique que la signature de la convention de financement dépend de l’obtention d’une non-objection de UK Export Finance (Ukef), l’assureur du prêt. Ukef exige que l’entreprise italienne ICM Construction Ltd, désignée pour exécuter les travaux, respecte les normes environnementales. Ces conditions non remplies retardent le démarrage des travaux, prévu initialement en 2024 et maintenant reporté au premier semestre 2025.

Le projet de vidéosurveillance urbaine : un financement à réviser

Le projet d’extension du système de vidéosurveillance urbaine au niveau national, phase II, connaît également un revers significatif. Initialement, la China Construction Bank devait y contribuer à hauteur de 50 millions d’euros (32,9 milliards de Fcfa). Or, fin 2024, la CAA annonce que cette banque s’est retirée, et le processus d’annulation de la convention signée en décembre 2021 est en cours. Le gouvernement camerounais poursuit des négociations pour trouver un autre partenaire financier. L’enjeu est de taille dans un contexte marqué par la montée de l’insécurité urbaine, où l’équipement des villes en systèmes de surveillance est vital.

Bingambo-Grand-Zambi : attente prolongée du financement

En juin 2022, un décret d’habilitation était signé pour la mobilisation d’un prêt de 3 millions de dollars (environ 1,8 milliard de Fcfa) auprès du Fonds d’Abu Dhabi pour le Développement (Fadd) pour financer le tronçon de route Bingambo-Grand-Zambi, long de 45 km. Toutefois, à ce jour, le financement n’a toujours pas été débloqué, et la CAA n’a pas donné de raison précise expliquant ce retard. En septembre dernier, le ministère des Travaux publics (Mintp) a publié un appel d’offres pour sélectionner une entreprise de construction, préparant ainsi le terrain pour un démarrage espéré des travaux.

Ces retards mettent en exergue les difficultés structurelles auxquelles fait face le Cameroun dans la mobilisation de financements externes pour ses projets stratégiques. La nécessité d’un alignement sur des normes internationales, notamment environnementales, et la recherche de nouveaux partenaires financiers prolongent l’attente et la réalisation effective de ces infrastructures. Le gouvernement reste toutefois optimiste quant à la concrétisation de ces projets vitaux pour le développement du pays.

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