Enjeux d’infrastructure – Le maire de Yaoundé maintient ses promesses pour 2025

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Lors d’un débat d’orientation budgétaire, Luc Messi Atangana a réaffirmé ses priorités pour l’amélioration des infrastructures et de la gestion des déchets, malgré les retards des projets annoncés pour 2024.

Le maire de Yaoundé, Luc Messi Atangana, a présenté, le 10 octobre 2024, les priorités de la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) pour l’année 2025. Au cœur de ces priorités se trouvent la réhabilitation de la voirie et l’amélioration de la collecte des ordures ménagères. Ces annonces, bien que rassurantes, rappellent celles formulées en 2023 pour l’année en cours, où des engagements similaires avaient été pris.

Malgré le lancement de plusieurs chantiers en 2024, l’état des routes de la capitale camerounaise reste préoccupant. Des nids-de-poule et chaussées dégradées continuent de rendre la circulation difficile dans de nombreux quartiers. « Ces routes sont très vieilles », a déclaré Atangana, soulignant la nécessité d’une action rapide et efficace.

Les promesses du maire se heurtent à une réalité complexe. Bien que plusieurs projets soient en cours, leur achèvement se heurte à des obstacles majeurs, principalement liés à la gestion des finances publiques. Atangana a évoqué le manque de financement comme l’un des principaux freins à la réhabilitation des routes : « Les tensions de trésorerie freinent leur exécution », a-t-il indiqué.

Le mécanisme du compte unique du Trésor, bien qu’il ait été conçu pour optimiser l’utilisation des fonds publics, retarde fréquemment les financements destinés aux collectivités territoriales. Ce problème bureaucratique complique la réalisation des projets infrastructurels nécessaires pour moderniser la ville.

Un des changements significatifs est le lancement d’un projet destiné à doter la CUY d’un parc intercommunal d’engins de génie civil et d’hydraulique, financé à hauteur de 55 milliards de FCFA. Ce projet vise à améliorer l’entretien des voiries et à renforcer l’autonomie des communes. Cela pourrait réduire la dépendance de la ville envers des prestataires privés, souvent coûteux et peu fiables, permettant ainsi une gestion plus efficace des travaux.

La situation de la gestion des ordures ménagères à Yaoundé reste également préoccupante. La ville fait face à une crise de collecte des déchets, aggravée par une augmentation démographique rapide et des infrastructures insuffisantes. Les entreprises Hysacam et Thychlof, responsables de la collecte, peinent à assurer un service adéquat.

Pour remédier à cette situation, la CUY a lancé un appel d’offres international avec un budget prévisionnel de 61,8 milliards de FCFA, visant à améliorer le service de collecte dans les sept communes de la ville. Cependant, les longues procédures de passation de marchés retardent la désignation de nouveaux prestataires, laissant les entreprises actuelles continuer à opérer malgré l’expiration de leurs contrats.

Luc Messi Atangana a reconnu que les retards dans l’attribution des marchés et le manque de ressources financières impactent directement le service rendu à la population. « Nous sommes en phase de contractualisation, mais les procédures sont longues et lourdes », a-t-il déclaré. Cette situation engendre une insatisfaction croissante parmi les habitants, confrontés à une accumulation de déchets et à des conditions de circulation dégradées.

Malgré les défis persistants, le maire a promis que de nombreux tronçons routiers seraient terminés d’ici décembre 2024, tout en insistant sur l’importance de finaliser les projets en cours. L’avenir des infrastructures et de la gestion des déchets à Yaoundé dépendra de la capacité des autorités à surmonter ces obstacles et à transformer les promesses en actions concrètes.

Avec les élections à venir, la pression pour répondre aux attentes des citoyens s’intensifie. Les habitants de Yaoundé espèrent que les engagements du maire se traduiront enfin par des améliorations tangibles dans leur quotidien.

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