Activités portuaires – Le PAD met le cap sur les berges de la Dibamba

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Une nouvelle page s’est ouverte pour les activités d’extension du Port autonome de Douala. Le Cameroun veut désormais rêver grand avec la future zone d’activités industrialo-portuaires sur les berges de la Dibamba si l’on se réfère au contrat de partenariat signé le 30 septembre 2024 entre l’institution portuaire et Arise IIP.

Fleuron d’une nouvelle dynamique à impulser à l’économie camerounaise. L’extension du port de Douala vers de la nouvelle zone d’activité péri-portuaire de Dibamba s’impose comme une solution incontournable de désengorgement du site actuel. Elle constitue une réponse aux défis d’exploitation auxquels sont confrontés les responsables du Port Autonome de Douala. En effet, comme le rapportait dans une interview Cyrus Ngo’o, le directeur général du PAD, «… Les capacités du port sont largement dépassées, limitant ainsi la promotion d’activités logistiques et industrielles en pleine croissance dans cet environnement portuaire ».

Dibamba, plus d’espaces à exploiter

Au moment où des travaux de réaménagement sont en cours du côté du Port de Douala-Bonabéri, pour créer plus d’espaces dans cette plate-forme. Le besoin d’étendre les activités portuaires du côté de la Dibamba, à Missolé1 trouve un écho tant au niveau de la gestion des espaces que, du volume de marchandises traitées du côté de la plate-forme de Bonaberi.

Dans les faits, le Port Autonome de Douala gère un vaste domaine portuaire desservi par un chenal d’accès de 50 km. D’ailleurs la partie intérieure chenal, longue de 25 km, fait l’objet d’un entretien régulier pour maintenir une profondeur adéquate et assurer sa navigabilité. Bien plus encore, le domaine d’une superficie d’environ 1 000 hectares constitue le principal levier d’action de l’autorité portuaire de Douala. Cependant, la quasi-totalité de cette surface est déjà exploitée, entraînant une saturation des terminaux portuaires. À date, le domaine accueille diverses activités logistiques et industrielles, dans des secteurs tels que la cimenterie, la minoterie, l’agro-industrie, la chimie et le pétrole. Malheureusement, ces industries font face à un manque d’espace, compromettant ainsi leurs possibilités d’expansion.

Précisons, qu’avec les installations actuelles, le Port de Douala traite près de 13 millions de tonnes de marchandises par an, transportées par plus de 3 000 navires, alors que les infrastructures actuelles étaient initialement conçues pour un volume de 7,5 millions de tonnes. Par ailleurs, les voies d’accès au port, tant par l’Est que par l’Ouest de Douala souffrent d’une congestion routière chronique, exacerbée par l’intensité du trafic portuaire, nous informe le top management du PAD. Face à ces multiples contraintes, le nouveau partenariat signé avec le groupe Arise IIP portera sur la conception, le financement, l’aménagement, la gestion et l’entretien d’une zone d’activités industrialo-portuaires sur les berges de la Dibamba. Concrètement, le projet d’extension du PAD sur les berges de la Dibamba à Missolé1 rentre dans un ambitieux programme qui s’étale sur une période de 30 ans.

Selon les termes du schéma directeur de développement 2020-2050. Il est question de poser les jalons de la modernisation des infrastructures du PAD et l’extension de ses activités en se fondant sur des facteurs socio-économiques tels que la forte croissance du trafic portuaire, la croissance démographique et économique du Cameroun.

Des retombées significatives

De manière détaillé, avec l’extension il s’agira de créer un écosystème industriel et logistique intégré réparti en trois composantes à savoir : une plateforme industrielle de 350 ha, une zone logistique multimodale de 100 ha et une zone résidentielle de 50 ha. Sur le bien fondé de ce projet, Cyrus Ngo’o, directeur général du Port Autonome de Douala assure que, « Le projet ciblera neuf secteurs prioritaires identifiés par la SND 30 pour la transformation locale des matières premières : l’agro-industrie, la filière forêts-bois, le textile, les mines, l’énergie, la construction, le numérique, la chimie et la pharmacie ».

Quant aux retombées par secteur, au plan social, le projet contribuera au développement du capital humain et au bien-être des citoyens, tout en favorisant la promotion de l’emploi et l’insertion professionnelle, indispensables à la stabilité et à la paix sociale. La transformation locale du coton, du bois, du cacao, de la bauxite et du fer aura un impact significatif sur les régions où le chômage des jeunes alimente des crises sécuritaires. A terme, la zone industrialo-portuaire de la Dibamba pourrait générer environ 15 000 emplois directs.

De plus, l’expansion des terres agricoles nécessaires pour fournir des intrants à la zone industrielle pourrait créer environ 500 000 emplois directs et indirects. Au plan logistique, l’emplacement choisi à dessein pour le projet facilitera la création d’un écosystème industriel intégré et d’un hub logistique multimodal, interconnectés par voie fluviale au Port de Douala-Bonabéri et aux principaux corridors transnationaux, ainsi que par des réseaux routiers et ferroviaires. Cela apportera une solution efficace à la congestion chronique de l’accès Est de Douala, en allégeant la circulation de plusieurs centaines de camions par jour, grâce à ce transfert modal vers la voie fluviale.

Adjudicataire du marché d’extension du PAD, le groupe panafricain Arise IIP qui semble bien inconnu du public camerounais est très présent sur le continent africain. Outre les investissements massifs réalisés, le groupe est visible dans plusieurs pays africains notamment au Gabon, au Togo, au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Congo, en République démocratique du Congo, au Rwanda, en Sierra Leone, au Nigéria et au Tchad. Une visibilité qui aurait séduit les responsables du Port Autonome de Douala, « La vision du groupe Arise IIP, telle que nous l’avons perçue, est claire. Il est question de contribuer au développement du potentiel industriel de l’Afrique. Cette vision s’aligne parfaitement avec nos propres ambitions de faire évoluer notre continent, en le faisant passer du statut de fournisseur mondial de matières premières non-transformées, à celui de puissance manufacturière internationale », soutient Cyrus Ngo’o.

In fine et conformément au discours prononcé le 06 octobre 2011 par le Chef de l’Etat camerounais, Paul Biya. L’aménagement d’une nouvelle zone logistique moderne intégrée autour du port et de l’aéroport notamment celle de Dibamba à Missolé 1 dans la Sanaga-Maritime, contribuera à améliorer la compétitivité de la chaîne logistique et œuvrer à l’implantation de nouvelles activités dans des conditions optimales.

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