La ministre des Postes et Télécoms, Minette Libom Li Likeng, entame une mission de contrôle des installations des opérateurs de télécommunications au Cameroun pour répondre aux plaintes croissantes des usagers concernant la dégradation des services.
Le 10 octobre 2024, Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications, a débuté une visite des installations techniques des principaux opérateurs de télécommunications au Cameroun, à Douala. Cette initiative fait suite à une série de plaintes des usagers sur la qualité des services offerts par MTN, Orange et Camtel, exacerbées ces derniers mois. La ministre continuera sa mission à Yaoundé le 11 octobre, en se rendant chez Camtel.
La dégradation des services télécoms au Cameroun, déjà une préoccupation ancienne, a pris une tournure alarmante. En effet, la qualité des services a été en constante diminution, suscitant des frustrations parmi les abonnés. Les récentes plaintes ont conduit la ministre à interroger les opérateurs, exigeant des retours sur les mesures prises pour remédier à cette situation dans un délai de 72 heures.
Malgré un engagement antérieur des opérateurs à investir 156 milliards de FCFA pour améliorer la qualité des services, la réalité reste préoccupante. Un an après ces promesses, les utilisateurs font face à des désagréments accrus, et les opérateurs semblent se rejeter la responsabilité des défaillances. Cette situation incite à se demander si les engagements financiers ont été suivis d’effets concrets.
Un rapport de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) publié le 11 septembre 2024 met en lumière les principales causes des perturbations. L’ART évoque des problèmes d’approvisionnement en énergie électrique et des ruptures de câbles à fibres optiques, cette dernière problématique étant directement liée à la gestion par Camtel. L’opérateur public est ainsi mis en cause, mais se défend en pointant du doigt ses concurrents pour leur nombre élevé d’abonnés et leur incapacité à fluidifier le trafic.
Les accusations mutuelles entre les opérateurs ne font qu’aggraver la situation. Dans un communiqué du 23 septembre 2024, MTN a signalé une augmentation de 40% des coupures de fibre optique par rapport à l’année précédente, ainsi qu’une hausse de 30% du temps de résolution des incidents. En réaction, Camtel a soutenu que les opérateurs privés manquaient de discernement en blâmant la qualité de son réseau. Cette escalade verbale illustre un climat tendu au sein du secteur.
Alors que Minette Libom Li Likeng s’efforce d’évaluer les engagements des opérateurs lors de sa mission, l’avenir des télécommunications au Cameroun reste incertain. La ministre devra faire face à des attentes croissantes des usagers et à la pression de garantir un service de qualité. Les solutions à mettre en œuvre pour restaurer la confiance des consommateurs seront cruciales.
La mission de contrôle de la ministre des Postes et Télécommunications revêt une importance capitale dans un contexte où la qualité des services télécoms est en péril. Les opérateurs devront démontrer leur capacité à répondre aux attentes et à mettre en œuvre des solutions durables pour remédier aux problèmes rencontrés par les utilisateurs. Les prochaines étapes s’annoncent déterminantes pour l’avenir des télécommunications au Cameroun.
