Le Think Do Tank The Okwelians présente, dans un rapport de 36 pages, les leviers à activer pour transformer le patronat camerounais. Ce document souligne les enjeux auxquels il doit faire face, tels que la faible performance de certains indicateurs macroéconomiques au regard des objectifs de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30), la question de l’employabilité des jeunes, et la mise en œuvre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf). Autant de défis que seul un patronat fort et innovant peut relever dans un contexte économique incertain.
Pour atteindre ces objectifs, The Okwelians propose un patronat qui soit inclusif, collaboratif et innovant. Soulignant l’importance du secteur agricole, pilier de l’économie nationale, le Think Do Tank recommande de bâtir un patronat ancré dans une inclusion territoriale. Alors qu’il est confiné entre les villes de Douala et Yaoundé, le patronat devrait s’étendre à d’autres régions et intégrer des filières stratégiques telles que le manioc, le plantain, la patate douce, et la volaille. Il est également essentiel d’inclure les Petites et Moyennes Entreprises (PME), les Très Petites Entreprises (TPE), et les acteurs du secteur informel pour une meilleure représentativité.
État et société civile : pour une collaboration renforcée
Le rapport met en avant la nécessité pour le Cameroun de passer d’un modèle économique extraverti à un modèle davantage centré sur lui-même et respectueux de l’environnement. À ce titre, le patronat doit s’engager dans un dialogue constructif avec les collectivités locales et les organisations régionales comme la CEMAC et la CEEAC. En outre, il propose d’élargir le dialogue en intégrant les autorités traditionnelles et en s’appuyant sur les organisations de la société civile. Le patronat devrait aussi jouer un rôle dans l’éducation entrepreneuriale, axée sur l’éthique et le savoir-être, pour encourager la collaboration et la création de partenariats bénéfiques entre entreprises.
Innovation et traditions économiques
L’innovation au sein du patronat ne se limite pas aux nouvelles technologies : elle consiste aussi à valoriser des pratiques économiques locales comme les tontines et la basse-cour, qui favorisent la mutualisation des ressources et des réseaux. Pour The Okwelians, ces traditions peuvent inspirer un modèle de patronat camerounais résilient et adapté aux réalités locales.
Un patronat dynamique pour transformer l’économie camerounaise
The Okwelians recommande d’aligner les réformes du patronat sur les politiques de décentralisation, de définir l’affiliation aux groupements en fonction du type d’entreprise (forme, taille, etc.) de sorte que toutes les entreprises qui le souhaitent puissent avoir l’opportunité d’y adhérer ; de faire du lobbying institutionnel dans la formulation des différents plaidoyers ; d’accompagner plus efficacement la diaspora dans ses efforts d’investissement au Cameroun. Enfin, pour promouvoir l’innovation et le savoir-faire local, le Think Do Tank préconise l’organisation d’expositions et de compétitions, tant sur le plan national qu’international.