Lors de l’Assemblée générale des actionnaires d’Africa 50 à Antannarivo, le Ministre de l’Économie camerounais a présenté un bilan positif après sept années d’activités. Avec 25 projets dans 28 pays, Africa 50 s’affirme comme un acteur clé dans le financement des infrastructures sur le continent.
Le 19 septembre 2024, Madagascar a accueilli l’Assemblée générale annuelle d’Africa 50, une plateforme d’investissement conçue pour soutenir le financement des infrastructures en Afrique. Sous la présidence de S.E. Andry Rajoelina et en présence du Dr Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement, cette réunion a rassemblé des représentants de 32 pays. Le Cameroun, actionnaire fondateur, était représenté par Alamine OUSMANE MEY, le Ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire.
Depuis sa création, Africa 50 a investi dans des projets d’infrastructure essentiels, notamment dans les secteurs de l’énergie, du transport et des technologies de l’information et de la communication (NTIC), touchant directement aux besoins fondamentaux du continent. Le ministre a souligné l’importance de cette initiative, surtout face à un besoin d’investissement estimé entre 120 et 160 milliards de dollars par an pour rattraper le retard en matière d’infrastructures.
Des enjeux cruciaux pour l’Afrique
L’Afrique fait face à de nombreux défis en matière d’infrastructure. Plus de 600 millions de personnes vivent sans accès à l’électricité, et les problèmes de transport demeurent critiques pour le développement économique. Les solutions traditionnelles, basées sur les ressources internes des États, ne suffisent plus en raison des crises multiformes qui frappent le continent. C’est là qu’intervient Africa 50, en offrant une alternative qui permet de financer des projets sans alourdir la dette publique.
Selon le ministre, la capacité d’Africa 50 à mobiliser des ressources privées et à servir de catalyseur auprès des institutions financières est cruciale. L’exemple du barrage hydroélectrique de Nachtigal, soutenu par un consortium de onze institutions financières de développement et de banques locales, illustre cette stratégie. Avec un investissement de 1,2 milliard de dollars, ce projet devrait générer 420 MW d’électricité, représentant plus de 25 % de la capacité de production nationale du Cameroun.
Un bilan prometteur après sept ans d’activités
Après sept années d’opérations, le bilan d’Africa 50 est plus que positif. Le fonds gère des actifs de plus de 8 milliards de dollars, avec 25 projets en cours et un taux de rendement interne de 10,9 %. Le Cameroun, en tant qu’actionnaire, s’attend à recevoir environ 200 000 dollars de dividendes, témoignant de la rentabilité du fonds.
Les projets soutenus par Africa 50 ne se limitent pas à des retombées financières. Ils contribuent également à l’économie locale par la création d’emplois et à l’amélioration des conditions de vie. Avec une énergie plus accessible, le pays peut espérer une transformation structurelle et une industrialisation accrues.
Vers de nouvelles ambitions
Le ministre a exprimé sa confiance dans les choix stratégiques du Cameroun, qui aspire à devenir un hub énergétique en Afrique centrale. Les projets d’interconnexion des réseaux et le développement de nouveaux barrages, comme Kikot et Grand Eweng, visent à atteindre 5000 MW d’ici 2030. Africa 50 est donc perçu comme un partenaire clé dans cette ambition.
Le Fonds se distingue par sa structuration en fonds de développement et de financement de projets, garantissant une préparation optimale avant le financement. De plus, l’innovation joue un rôle central, avec des initiatives comme le recyclage d’actifs permettant aux pays de monétiser des investissements antérieurs pour financer de nouveaux projets.
Un avenir radieux pour Africa 50
Les perspectives pour Africa 50 et ses actionnaires semblent prometteuses. Avec un soutien croissant des institutions financières africaines, le fonds est bien positionné pour devenir un leader dans le financement des infrastructures sur le continent. L’expérience camerounaise, symbolisée par le projet de Nachtigal, pourrait servir de modèle pour d’autres nations africaines, plaçant Africa 50 comme un acteur incontournable dans la transformation économique de l’Afrique. En s’appuyant sur une vision stratégique, le Cameroun et Africa 50 pourraient bien ouvrir la voie à une nouvelle ère de développement durable pour le continent.