Flambée des tarifs des boissons – Mbarga Atangana entame des négociations avec les professionnels du secteur

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Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a initié des pourparlers le 16 mai 2024 avec les principaux acteurs de la filière des boissons, en réponse à l’annonce d’une hausse des prix par les syndicats du secteur. Cette démarche fait suite à des correspondances adressées fin avril au Syndicat national des distributeurs de boissons hygiéniques du Cameroun (Synasdibohycam) et au Syndicat national des exploitants des débits de boissons du Cameroun (Synedeboc), qui prévoient d’augmenter les prix des boissons début mai.

Selon le Synasdibohycam, dirigé par Philippe Tagne Noubissi, PDG de Dovv, l’augmentation affectera principalement les bières de la Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC), avec une hausse de 50 FCFA pour les petites bouteilles et de 100 FCFA pour les grandes. Le Synedeboc, sous la présidence de Roger Tapa, envisage quant à lui une augmentation uniforme de 100 FCFA sur toutes les boissons, citant l’accroissement des charges fiscales comme justification.

Le ministre Mbarga Atangana rappelle que les ajustements de prix des bières et boissons hygiéniques doivent recevoir une approbation préalable de l’administration, sous peine de sanctions sévères, y compris des amendes administratives pouvant atteindre 10% du chiffre d’affaires annuel ou la suspension des activités commerciales. Il privilégie le dialogue et la concertation pour résoudre cette question.

Malgré ces directives, les brasseurs signalent que les prix sur le marché ont déjà grimpé, une hausse non officielle qui ne bénéficie ni à la filière dans son ensemble ni aux producteurs. Les bars vendent rarement la bière au prix public conseillé, avec des prix souvent supérieurs de 50 FCFA ou plus.

Depuis la dernière augmentation officielle en 2019, les acteurs de la filière, y compris la CAPA, ont régulièrement sollicité une révision des prix pour compenser l’augmentation des coûts de production, notamment des matières premières, du carburant, du gaz, de l’électricité et des salaires. La SABC, représentant une part dominante du marché brassicole, soutient une augmentation de 100 FCFA par bière pour absorber la hausse de ses charges.

La situation actuelle met en lumière la tension entre la nécessité de maintenir des prix stables pour les consommateurs et la pression exercée par les coûts croissants de production et les charges fiscales sur les producteurs et distributeurs. Les discussions à venir seront cruciales pour équilibrer ces intérêts divergents et assurer la viabilité économique de la filière des boissons au Cameroun.

Cassandra EYADA

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