Selon une enquête de l’Institut Nationale de la Statistique publiée 24 avril 2024 démontre une augmentation des transferts Mobile Money au cours de ces 05 dernières années.
La 5e Enquête camerounaise auprès des ménages (Ecam 5) indique qu’au cours de la période de la pandémie à Covid-19 a permis à ce que l’utilisation du Mobile money soit récurrent. Etant dans la logique d’utiliser de moins en moins les espèces, cette mesure a été encouragé par le gouvernement afin que les transactions par le Mobile Money puisse connaitre une évolution, mais aussi amener les camerounais au mobile banking et à l’e-paiement.
L’adoption du Mobile Money au Cameroun a connu une hausse significative, avec une augmentation de l’utilisation de 29,9% en 2017 à 42,7% en 2022 parmi les citoyens de 15 ans et plus, révèle la 5e Enquête camerounaise auprès des ménages (Ecam 5), publiée le 24 avril 2024 par l’Institut national de la statistique (INS). Cette progression de 12,8% sur cinq ans n’a pas été explicitement expliquée par l’INS.
Il est important de noter que la pandémie de Covid-19 a joué un rôle catalyseur dans cette croissance, en incitant de nombreux nouveaux utilisateurs à adopter le Mobile Money pour leurs transactions quotidiennes. Le gouvernement camerounais a encouragé cette transition en recommandant de limiter l’usage des espèces au profit des transactions numériques, y compris le Mobile Money, l’e-paiement et le mobile banking, pour réduire la propagation du virus.
Durant la crise sanitaire, les opérateurs dominants du marché, Orange Cameroun et MTN Cameroon, ont promu l’utilisation des services électroniques en réduisant ou suspendant les frais sur les transferts d’argent et les paiements de factures. Ces mesures ont probablement contribué à ancrer l’habitude des paiements numériques chez les consommateurs. De plus, le Mobile Money gagne du terrain comme moyen de paiement officiel, permettant désormais de régler les impôts ou de recevoir des prestations sociales.
La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) rapporte que plus de 96% des transactions financières dans la zone Cemac ont été réalisées via Mobile Money, laissant une part marginale aux virements bancaires classiques et aux paiements par carte. Cependant, les transactions de grande valeur restent majoritairement effectuées par les banques traditionnelles.
En termes de valeur, les virements bancaires classiques représentent 44% des transactions, suivis par les virements instantanés de monnaie électronique. Ensemble, ces virements constituent 65% de la valeur totale des transactions dans la zone Cemac, selon le rapport de la Beac sur les services de paiement en 2022. Le Cameroun se distingue comme le leader en nombre et en valeur des transactions, suivi par le Congo et le Gabon respectivement en nombre et en valeur des transactions.
Cette tendance souligne l’importance croissante du Mobile Money dans l’inclusion financière, offrant aux personnes non bancarisées l’accès à des services financiers formels, tout en mettant en évidence la prédominance des banques dans les transactions de grande envergure.
Cassandra EYADA