Prix des produits alimentaires – La baisse des tarifs fixés par le Mincommerce inappliquée

Partager...

À Yaoundé, la capitale camerounaise, les commerçants montrent une résistance notable face aux directives de baisse des prix des produits alimentaires essentiels émises par le gouvernement. Malgré les instructions claires du ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, concernant la réduction des prix des huiles raffinées et du riz, la conformité demeure un défi.

Depuis la fin mars, une baisse des prix a été annoncée pour les bidons d’huiles raffinées Mayor et Oléo de 20 et 25 litres, ainsi que pour le riz, avec des réductions variant selon le type. Cependant, les commerçants de Yaoundé peinent à appliquer ces mesures, invoquant la nécessité d’écouler les stocks existants achetés à des prix plus élevés. « Nous avons des familles à nourrir », argumente un vendeur au marché du Mfoundi, exprimant son intention de maintenir les prix initiaux jusqu’à épuisement des stocks.

La situation est compliquée par le fait que les grossistes ne répercutent pas non plus les baisses de prix, laissant les détaillants dans une position difficile. Margarette, une commerçante, exprime son désarroi face à l’injonction de vendre au prix d’achat alors que les prix en gros restent inchangés.

Le ministère du Commerce, conscient de ces difficultés, a pris des mesures pour soutenir les opérateurs économiques, notamment en réduisant le prix du riz grâce à des importations massives exemptées de droits de douane. Cependant, Ahmed Mballa, chargé de la Communication au Mincommerce, admet que les attentes n’ont pas été satisfaites.

Pour faire respecter les nouveaux prix, les agents du Mincommerce ont intensifié les contrôles, découvrant que certains commerçants malhonnêtes modifient les prix après les inspections. Les autorités préviennent que les contrevenants seront sévèrement sanctionnés, comme en témoigne la saisie récente de plus de 500 sacs de riz.

Cette situation met en lumière les complexités de la mise en œuvre des politiques de prix et la nécessité d’une approche plus holistique pour assurer que les bénéfices des mesures gouvernementales atteignent les consommateurs.

Cassandra EYADA

Related posts

Leave a Comment