Cette méthode de lutte a été exposé aux acteurs des filières cacao/café le 06 Juin 2023 à Yaoundé et ce en marge de la conférence scientifique internationale.
Développé par le Cabinet d’expertise en recherche et conseils agricoles (Cerca) sous la supervision du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), la méthode expérimentale « observer et agir » est actuellement utilisée dans une vingtauine de plantations de cacao et de café au Cameroun.
Selon le Dr Joseph Mouen Bedimo, promoteur du Cerca, cette approche peut être implémentée par tous et plus particulièrement par les petits producteurs, dont la production représente la plus grande proportion, d’ailleurs, la méthode ainsi proposée s’arrime aisément avec les trois axes régulièrement mis en exergue par la communauté scientifique internationale depuis plusieurs années.
D’après le guide de recherches agricoles développé depuis 2013 par le Cerca, l’observation des plantes au cours des différentes saisons a été identifié comme critère d’information. En effet, à chaque période de l’année et en fonction des bassins de production, des anomalies sur la plante ont été observées ceci dû aux impacts néfastes des changements climatiques, d’où l’intérêt de proposer des traitements dédiés tout comme les pratiques à éviter par les producteurs.
À juste titre, pouvons nous lire dans le guide, pendant la période post-récolte, qui se situe entre les mois de janvier et mars, selon les bassins de production, les changements climatiques se traduisent sur le cacaoyer par des cabosses momifiées, le dépérissement des plants et le vieillissement des feuilles.
Pour faire face à ces phénomènes, le même guide recommande, « il faut couper toutes les cabosses momifiées et les mettre dans une fosse hors du champ, éliminer les gourmands et toutes les branches pendantes portant de vieilles feuilles à l’aide d’une manchette bien tranchante, et veiller à avoir un nombre d’arbres autre que le cacaoyer suffisant pour atteindre 40% de lumière et 60% d’ombrage ».
Par ailleurs apprend-on, cette méthodologie est applicable à toutes les étapes du cycle de production du cacao, des cafés robusta et arabica. Alors que le Cameroun perd en moyenne 40 à 50% jeunes plants de cacaoyers par an en raison des changements climatiques, la méthode proposer vient en soutien de toutez les autres déjà soumises par des grands comités scientifiques.
À cet effet, l’on note comme pratiques recommandées, la mise au point de nouvelles variétés de cacaoyers et caféiers résilientes aux variations climatiques, l’irrigation des plantations de cacaoyers et de caféiers, et la pratique de l’agroforesterie. Bien que jugées efficaces sur le long terme, ces pratiques souffrent de certaines lacunes lorsqu’on parle de leur mise en œuvre immédiate au niveau des petits producteurs, lequels tirent l’essentiel de leurs seuls revenus de la culture du cacao ou du café.
Organisé sous le thème, « Approche pratique d’adaptation de la culture du cacaoyer et caféier aux changements climatiques », le Cameroun à travers cette conférence a exprimé et partagé avec tous les acteurs, les résultats des recherches engagées depuis 2013 pour faire face aux changements climatiques dans la culture du cacao et du café.
Alors que les travaux de cette conférence internationale se referment le 8 Juin 2023, le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Gabriel Mbairobe lors de son allocution en ouverture desdits travaux, émettait non seulement le vœu du déploiement national de l’approche d’adaptation aux changements climatiques dans les filières cacao et café mais également l’implémentation de celle-ci dans l’ensemble des bassins de production.
En outre, le Ministre Gabriel Mbairobe a convié les acteurs des autres pays producteurs à étendre cette méthode car le cacao et le café ne sont pas les seules victimes du changement climatique qui impacte négativement les vies tout en perturbant fortement l’économie mondiale.