La Fédération camerounaise des consommateurs a procédé à la destruction des sachets de whisky, mercredi 04 janvier 2023 dans la ville de Douala.
Longtemps interdit sur le marché camerounais en raison de ses effets néfastes sur la santé, le whisky en sachet persiste. Toutes les actions conjointement entreprises par le ministère du commerce, de la santé publique et celui de l’industrie, avaient permis de donner un moratoire aux vendeurs dont la date butoir était le 31 décembre 2022. Ceci dans le but de se conformer à la réglementation édictée par le gouvernement et épuisée certains stocks. Seulement, le début d’année 2023 a encore trouvé cette tueuse des personnes âgées et des jeunes dans les boutiques du pays. Une situation qui a poussé la fédération camerounaise des consommateurs, soucieuse du bien-être des populations à passer à l’acte et à détruire des sachets de whisky en rappelant aux vendeurs de leur côté frelaté et leur violation flagrante de la réglementation en vigueur. Concrètement, le whisky en sachet est impropre à la consommation en raison de son manque de certificat de conformité délivré par l’Agence des Normes et de la Qualité du Cameroun (ANOR). Aussi, ils disposent des débits de boissons clandestins car la commercialisation des liqueurs est soumise au régime de licence de 2e catégorie, 4e classe délivrée par le préfet. Pourtant, l’exploitation de ces boissons, ne dispose pas de l’autorisation du préfet et donc considérée comme clandestine avec les effets de droit prévus à l’article 18 du Décret n° 90/1483 du 09 novembre 1990 fixant les conditions et les modalités d’exploitation des débits de boissons au Cameroun.
Vendus entre 100 et 150 francs CFA l’unité, les whiskies en sachet, sont disponibles au Cameroun sous plusieurs marques, notamment Fighter, Lion d’Or, King Arthur, Tombo. Ces derniers sont présentés comme des alcools frelatés, des tueurs silencieux. Leurs fortes concentrations en alcool, en moyenne 43 %, soit l’équivalent de sept bières, ajouté à leur prix bon marché, soit environ six fois moins chère qu’une bouteille de bière, en font un produit très accessibles par les jeunes, notamment les élèves, et surtout les conducteurs de moto taxis.
Ces derniers en consomment au quotidien, au péril de leur santé et même de leur vie. Bien que des statistiques ne soient pas disponibles au niveau national, sur le nombre de décès causés par la consommation du whisky en sachet, pas une année ne passe sans qu’un drame lié à ce produit ne fasse les choux gras de la presse. Au vue de multiples expertises, il avait été conclu que ces liqueurs exposent les consommateurs à plusieurs maladies qui conduisent généralement à la mort lorsque les patients ne sont pas victimes des paralysies irréversibles.
En effet, le 12 septembre 2014, un arrêté avait été signé conjointement par les ministres de la Santé publique, du commerce et celui de l’industrie pour arrêter la vente de ces liqueurs nocives pour la santé à partir du 12 septembre 2016. Les entreprises de production ont reçu plusieurs moratoires dont celui du 31 décembre 2022, pour se confirmer à la réglementation du gouvernement camerounais après des contestations de la société civile. Ce délai passé, il était impératif pour la fédération camerounaise des consommateurs de sauver la vie de plusieurs en procédant à la destruction de ces produits responsables de plusieurs maladies parmi lesquelles cardiovasculaires.
Divine KANANYET