Suite à un incident tragique survenu le 18 novembre 2024, les autorités camerounaises et centrafricaines se sont rencontrées ce lundi 2 décembre à Yaoundé pour trouver un consensus en vue de débloquer le corridor Douala-Bangui, vital pour les échanges commerciaux entre les deux pays.
Le corridor Douala-Bangui, axe stratégique reliant le Cameroun et la République centrafricaine (RCA), est paralysé depuis deux semaines. À l’origine de cette crise, la mort tragique de Mohammadou Awal, un transporteur camerounais, sur le territoire centrafricain. Ce drame a suscité une vive émotion au sein de la communauté des transporteurs et des autorités camerounaises. Pour aborder cette situation délicate, le ministre camerounais des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibèhè, a reçu son homologue centrafricain, Herbert Gontran Djono Ahaba, accompagné de l’ambassadeur de la RCA au Cameroun. La rencontre a rassemblé plusieurs responsables camerounais, ainsi que des représentants syndicaux, illustrant l’importance cruciale de ce corridor pour les deux nations.
Au cours des échanges, neuf points de revendication ont été abordés. Quatre d’entre eux ont déjà trouvé une solution : La restitution de la dépouille du défunt pour inhumation ; L’ouverture d’une enquête sur les circonstances du drame ; La libération du convoyeur arrêté ; La remise du véhicule immobilisé.
Les cinq autres points concernent des enjeux majeurs pour les transporteurs : l’escorte sécurisée des biens et des personnes, la taxation transfrontalière, les problèmes liés aux ponts-bascules, la sécurisation des trajets, et la fluidité des transports.
Après des heures de discussions, un consensus partiel a été trouvé. Les ministres se sont engagés à poursuivre les efforts sur le terrain, avec une visite prévue ce mardi 3 décembre à Garoua-Boulaï, principal point de blocage. Cette descente permettra de rencontrer les transporteurs, d’écouter leurs préoccupations et d’acter les décisions prises.
Le corridor Douala-Bangui est un poumon économique pour la RCA, enclavée, et un canal essentiel pour les exportations camerounaises. Sa paralysie met en péril des milliers d’emplois et affecte la vie quotidienne des populations. Les deux gouvernements ont exprimé leur détermination à lever les malentendus et garantir la sécurité des transporteurs pour éviter de nouveaux incidents tragiques.
Le ministre camerounais des Transports s’est dit satisfait de l’issue des discussions, saluant la bonne volonté des parties. Son homologue centrafricain a également exprimé son optimisme, estimant que cette coopération renforcée marque un tournant dans les relations bilatérales. Ce dialogue, bien que marqué par la douleur d’un drame humain, ouvre la voie à une stabilisation du trafic sur le corridor Douala-Bangui, symbole d’interdépendance entre les deux nations.