Le pays prépare une révolution dans le secteur des transports avec un abattement fiscal de 50 % sur les importations de véhicules électriques dès 2025. Une initiative qui s’inscrit dans une stratégie plus large de promotion des énergies vertes, tout en visant une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre et un allègement des coûts pour les consommateurs.
Le projet de Loi de Finances 2025, soumis aux parlementaires camerounais, prévoit une réduction de 50 % sur la valeur imposable des véhicules électriques importés. Cette disposition s’appliquera sur une période de 24 mois à partir de l’année prochaine. L’abattement concerne non seulement les véhicules, mais aussi leurs batteries et bornes de recharge.
Ce ges’e’fiscal s’inscrit dans la volonté du gouvernement de promouvoir les énergies renouvelables, telles que l’énergie solaire, éolienne, géothermique et la biomasse. Selon le ministre des Transports, ce programme ambitieux a pour but de démocratiser l’usage des véhicules électriques et hybrides tout en stimulant l’économie locale.
Portée par l’Association de promotion de la mobilité électrique du Cameroun (Apeme-Cam), créée en 2023, cette démarche mobilise des acteurs comme 3S Motors et TotalEnergies Marketing Cameroun. Leur objectif est d’introduire massivement des véhicules électriques de toutes catégories (voitures, motos et scooters) dès 2025. L’Apeme-Cam prévoit également de soutenir les entrepreneurs locaux dans le secteur de la mobilité électrique. Cependant, le pays ne dispose actuellement que de trois bornes de recharge, deux à Douala et une à Yaoundé, un défi qu’il faudra rapidement relever pour accompagner cette transition.
La transition vers la mobilité électrique représente une opportunité unique pour le Cameroun. Selon la Banque mondiale, les véhicules électriques (VE) sont moins coûteux à entretenir et offrent des économies pouvant atteindre 5 000 dollars sur leur durée de vie, compensant largement leur prix d’achat plus élevé. En outre, les VE permettent de réduire la dépendance aux importations de carburants fossiles, contribuent à la santé publique et améliorent la fluidité du trafic urbain. Du côté gouvernemental, cette initiative cadre avec l’objectif d’une réduction de 35 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, incluant des engagements conditionnels et inconditionnels.
L’abattement fiscal annoncé pourrait entraîner un essor du marché des véhicules électriques au Cameroun, favorisant à la fois l’économie verte et l’amélioration du pouvoir d’achat des consommateurs. Par ailleurs, cette transition écologique pourrait attirer des fonds internationaux dédiés au climat, renforçant ainsi la stratégie de mobilisation de fonds verts adoptée par le pays en 2024. Avec des politiques adaptées et un engagement fort des acteurs privés et publics, le Cameroun semble prêt à devenir un acteur clé de la mobilité durable en Afrique.