Aviation civile – L’OACI renforce la sécurité aérienne à travers la formation des acteurs pour prévenir les accidents

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Dans le cadre de ses efforts pour améliorer la sécurité aérienne en Afrique, l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) a récemment organisé un atelier au Cameroun, dédié à la prévention et l’atténuation des impacts d’accidents d’aéronefs. Des experts du secteur se sont rassemblés pour aborder les stratégies visant à éviter les accidents mortels, notamment les collisions sans perte de contrôle (CFIT), qui constituent 20 % des accidents. Cette initiative marque un tournant dans l’engagement de l’OACI pour la sécurité du transport aérien en Afrique.

En Afrique, les efforts de prévention des accidents d’avion portent leurs fruits. Selon les chiffres de l’International Air Transport Association (IATA), le taux d’accidents mortels dans la région est passé de 10,88 en 2022 à 6,38 en 2023, une amélioration significative qui confirme la progression de l’Afrique dans le domaine de la sécurité aérienne. Toutefois, les défis restent nombreux, notamment avec la prévention des accidents CFIT (Collision avec le Terrain sans Perte de Contrôle) — un phénomène où un avion s’écrase contre le sol, l’eau, ou d’autres obstacles malgré des conditions techniques et de pilotage optimales. Ces accidents représentent une proportion disproportionnée des accidents mortels, soulignant la nécessité d’une vigilance accrue.

Pour répondre à ces enjeux, l’OACI a récemment organisé un atelier de trois jours, du 7 au 9 octobre 2023, à l’intention des experts aéronautiques au Cameroun. Inspecteurs de sécurité, enquêteurs, pilotes, contrôleurs aériens et instructeurs étaient présents pour réfléchir ensemble sur les stratégies de prévention des CFIT et pour échanger sur les bonnes pratiques en matière de sécurité aérienne. Alioum Seihou, représentant du Directeur Général de la CCAA, a salué la diversité et la richesse du programme, rappelant que cet atelier s’inscrit dans le cadre des initiatives du RASG-AFI, qui vise à renforcer la sécurité aérienne en Afrique.

Les participants ont été sensibilisés aux normes et réglementations internationales, en particulier les Annexes 14 et 8 de la Convention de Chicago, qui définissent les exigences en matière de sécurité pour les infrastructures et les appareils. La formation a également mis en lumière l’importance des technologies modernes, telles que le GPS et d’autres systèmes de navigation, ainsi que l’impact des facteurs humains dans les incidents aériens. Ces connaissances devraient permettre aux participants de mieux anticiper et gérer les risques liés aux CFIT, en les incitant à planifier des alternatives de vol et à prendre des décisions prudentes en cas de conditions défavorables.

Pour améliorer la collecte et l’analyse des données, Kebba Lamin Jammeh, pilote et instructeur représentant l’ICAO WACAF, a insisté sur l’importance de signaler systématiquement chaque incident ou accident. Cette démarche contribue à enrichir les bases de données de l’OACI et à fournir une meilleure compréhension des causes sous-jacentes des accidents, un levier essentiel pour adapter les mesures de prévention.

Cet atelier a été une opportunité d’échanges fructueux entre les différents acteurs de l’aviation, des compagnies aériennes aux contrôleurs aériens en passant par les aéroports. Les échanges ont permis de renforcer la collaboration entre les acteurs du secteur et d’instaurer une culture de sécurité plus ancrée. Les participants se sont également mis d’accord sur l’importance d’une vigilance continue des pilotes, qui sont invités à interrompre toute mission dès lors que les conditions de vol ne sont plus optimales, afin de réduire le risque de CFIT.

En organisant cet atelier au Cameroun, l’OACI marque une étape clé dans la lutte contre les accidents d’aéronefs en Afrique et dans la région de l’océan Indien. La prévention des accidents CFIT reste une priorité pour garantir un développement durable et résilient du transport aérien, et les efforts collectifs de l’ensemble des acteurs du secteur permettront de construire une aviation civile plus sûre pour tous.

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