Taux d’inflation – Le Cameroun vise 4% en 2025, malgré une conjoncture incertaine

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Dans une circulaire signée par le président de la République, le Cameroun prévoit de ramener son taux d’inflation à 4% en 2025, contre 7% en 2024. Bien que cette prévision marque une baisse notable, elle reste supérieure aux 3% exigés dans la zone Cemac. Les mesures de régulation des prix et l’adaptation de la politique monétaire sont au cœur de cette ambition, mais des incertitudes subsistent, notamment autour du coût des produits pétroliers.

Le gouvernement camerounais, dans une circulaire du président signée le 23 octobre 2024, projette une baisse de l’inflation à 4% pour 2025. Ce taux reste néanmoins supérieur aux 3% imposés par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). L’objectif est d’endiguer les hausses de prix, qui touchent particulièrement les ménages. Selon les chiffres de l’Institut national de la statistique (INS), l’inflation nationale s’établissait à 4,4% en septembre 2024, contre 6,9% à la même période en 2023, marquant une tendance baissière qui pourrait se poursuivre jusqu’à 2025.

La stratégie de réduction de l’inflation repose d’abord sur des actions visant à modérer les prix des biens de première nécessité. Parmi ces initiatives, le maintien du prix du pétrole lampant, l’augmentation des salaires des fonctionnaires et l’organisation de campagnes de ventes promotionnelles figurent en tête. La politique budgétaire vise à contenir les coûts pour les ménages et ainsi alléger l’impact de l’inflation.

D’autre part, la Cemac, via la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), mène une politique monétaire restrictive pour soutenir cette baisse. En effet, la Beac a maintenu ses taux directeurs inchangés et limite la masse monétaire en circulation par des opérations de retrait de liquidité. Cette stratégie s’inscrit dans une dynamique régionale pour ramener l’inflation à 3% en 2025.

Si l’optimisme du gouvernement camerounais est manifeste, il se heurte néanmoins aux projections prudentes d’autres institutions. La Banque mondiale, dans son rapport d’octobre 2024, anticipe un taux d’inflation de 4,7% au Cameroun en 2025. La Banque africaine de développement (BAD) évalue quant à elle l’inflation à 4,3%, tandis que le Fonds monétaire international (FMI) se montre plus réservé avec une estimation de 5,5%. Ces perspectives mettent en lumière les incertitudes, en particulier en ce qui concerne l’évolution des subventions aux produits pétroliers.

Le sujet des subventions a été un point de friction lors de la récente mission du FMI en octobre. En effet, selon Cemile Sancak, chef de mission, les autorités camerounaises ont déjà réduit la majeure partie des subventions et deux hausses de prix ont été observées cette année. Cependant, l’accord avec le FMI, prolongé jusqu’en juillet 2025, inclut la suppression progressive des subventions restantes.

Le prolongement du programme économique avec le FMI jusqu’en juillet 2025, accompagné d’un financement supplémentaire de 89 milliards de Fcfa, impose au Cameroun de mettre en œuvre des réformes structurelles. Ces dernières visent à renforcer le secteur privé, élargir la base fiscale et consolider les finances publiques. L’avenir de l’inflation au Cameroun est donc en partie tributaire des engagements de l’État envers ces réformes, qui conditionnent l’aide internationale.

En somme, la projection d’une inflation à 4% pour 2025, bien qu’ambitieuse, devra composer avec des variables externes et des contraintes économiques internes. La réussite de cet objectif dépendra largement de la capacité du Cameroun à stabiliser le coût des produits essentiels, à gérer les tensions liées aux subventions et à maintenir une politique monétaire stricte.

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