Liquidités bancaires – La Beac confrontée à une souscription partielle de 340 milliards FCFA pour la seconde fois

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En dépit des efforts de la Banque des États de l’Afrique Centrale pour répondre aux besoins du marché, les banques de la Cemac affichent un intérêt décroissant pour les offres de liquidités, soulevant des interrogations sur la politique monétaire de l’institution.

Le 15 octobre 2024, la Banque des États de l’Afrique Centrale (Beac) a de nouveau enregistré une souscription partielle à son offre de liquidités de 340 milliards de Fcfa. Les banques commerciales de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac) n’ont sollicité que 285,5 milliards de Fcfa, soit un taux de souscription de 83,97%. Ce constat s’inscrit dans la continuité d’une première souscription partielle observée le 8 octobre, où le taux s’élevait à 76,3%.

Les raisons de cette souscription en baisse sont multiples. D’une part, les banques semblent disposer d’un excédent de liquidités, résultat d’une demande de crédit faible sur le marché. Entre mai et juin 2024, le montant des crédits accordés à l’économie dans la zone Cemac n’a progressé que de 82 milliards de Fcfa, avec une part marginale dédiée aux crédits à long terme.

D’autre part, la dynamique inflationniste s’est apaisée depuis le début du troisième trimestre 2024, incitant la Beac à assouplir ses restrictions monétaires. Cette détente a permis aux banques de se sentir moins pressées de recourir à des liquidités supplémentaires.

Face à cette situation, la Beac pourrait envisager une révision de sa stratégie monétaire. La réduction des montants proposés lors des futures offres pourrait être une option viable, permettant à l’institution de mieux ajuster ses interventions aux véritables besoins du marché. Cette approche vise à éviter un excès de liquidités dans le système bancaire, qui pourrait déstabiliser l’équilibre économique.

Parallèlement, la Beac pourrait également relancer les opérations visant à absorber l’excédent de liquidités actuellement détenu par les banques. Cette mesure permettrait de rétablir un équilibre entre l’offre et la demande sur le marché monétaire, tout en prévenant des déséquilibres pouvant influencer les taux interbancaires.

Dans un contexte économique en constante évolution, la Beac doit naviguer entre la maîtrise de l’inflation et la stimulation de la croissance. Depuis juin 2024, l’institution a adopté une approche flexible, alternant entre injections et ponctions de liquidités. Ce faisant, elle cherche à s’adapter aux fluctuations économiques tout en préservant la stabilité dans la zone Cemac.

En résumé, la Beac se trouve à un carrefour, confrontée à une souscription partielle répétée de ses offres de liquidités. La nécessité d’une révision de sa politique monétaire apparaît cruciale pour répondre aux nouveaux défis économiques de la région.

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