L’Agence des normes et de la qualité (ANOR) a retiré un certificat de conformité à Acero Metal Sarl pour son fer à béton Fe450, jugé non conforme aux normes camerounaises. Cette décision fait suite à une dénonciation sur les risques liés à l’utilisation de ce produit dans les constructions.
Le 16 octobre 2024, l’ANOR a officiellement retiré le certificat de conformité délivré à Acero Metal Sarl pour son fer à béton Fe450, après une alerte du ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana. Ce retrait a été motivé par le non-respect des normes camerounaises, qui ne reconnaissent que des nuances d’acier spécifiques, telles que Fe500 et Fe400.
Selon la norme camerounaise NC 236 :2021 sur l’acier pour béton armé, le fer Fe450 ne fait pas partie des désignations acceptées. Cette situation a été mise en lumière par l’Organisation camerounaise des industries de transformation de l’acier (Ocita), qui a dénoncé la mise sur le marché d’un produit non homologué. Le ministre a immédiatement réagi en demandant à l’ANOR de retirer le certificat et de rappeler les produits distribués.
La situation soulève des inquiétudes concernant la sécurité des infrastructures. Dans sa correspondance, le ministre a évoqué les dangers que représente l’utilisation de ce fer non homologué, notamment après plusieurs incidents d’effondrements d’édifices dans le pays. Ces accidents tragiques ont mis en lumière la nécessité d’une régulation stricte et d’un contrôle rigoureux des matériaux de construction.
En attendant la révision de la norme, le ministre a ordonné à la Brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes de procéder à la saisie conservatoire des marchandises concernées. Cette décision vise à protéger la population et à garantir que seuls des matériaux conformes soient utilisés dans la construction.
Ce cas soulève des questions sur les pratiques de l’ANOR en matière de délivrance de certificats de conformité. Comment un produit non homologué a-t-il pu obtenir un tel certificat ? La situation rappelle un précédent en 2015, où l’ANOR avait reconnu avoir délivré un certificat pour une huile importée malgré des non-conformités. Ces incidents mettent en exergue la nécessité d’une réforme en profondeur des processus de normalisation.
Le retrait du certificat de conformité pour le fer à béton Fe450 est une étape cruciale dans la protection des consommateurs et la sécurité des infrastructures au Cameroun. Ce dossier devrait inciter à une réflexion sérieuse sur les standards de qualité et la vigilance nécessaire dans le secteur de la construction. La transparence et la rigueur des organismes de normalisation doivent être renforcées pour prévenir d’éventuels drames futurs liés à des matériaux non conformes.