Le président Faustin Archange Touadera a validé le Plan national de développement (PND) de la République centrafricaine, visant à mobiliser 7 040 milliards Fcfa pour transformer le pays d’ici 2028. Avec une forte reliance sur les financements internationaux, ce projet ambitieux pourrait redresser l’économie et améliorer le bien-être des Centrafricains.
Un Plan de développement ambitieux
Le 13 septembre dernier, la République centrafricaine a franchi une étape cruciale avec le lancement de son Plan national de développement 2024-2028 (PND-RCA), le premier document de planification à moyen terme du pays. Ce plan, qui succède au Plan de relèvement et de consolidation de la paix (2017-2021), a été élaboré pour répondre aux défis économiques et sociaux persistants. Avec un coût total estimé à 7 040 milliards Fcfa, le gouvernement centrafricain ambitionne de mobiliser 50 % des financements nécessaires auprès de la communauté internationale.
Les axes stratégiques du PND
Le PND se décline en plusieurs axes prioritaires :
1. Renforcement de la sécurité et des institutions : Avec un budget de 775 milliards Fcfa (10,1 % du total), cet axe vise à stabiliser le pays en développant des institutions solides et un système judiciaire performant.
2. Développement du capital humain : Représentant 27,3 % du budget, soit 2 096 milliards Fcfa, cet axe se concentre sur l’amélioration des services sociaux fondamentaux tels que l’éducation, la santé et la protection sociale.
3. Infrastructures résilientes : Allouant 2 400 milliards Fcfa (31,3 %), cet axe met l’accent sur le développement d’infrastructures durables pour soutenir l’économie, incluant routes et sources d’énergie renouvelable.
4. Dynamisation de l’économie : Avec un besoin d’investissement de 1 800 milliards Fcfa (23,4 %), cet axe a pour but de favoriser l’émergence d’une classe moyenne et de relancer l’économie nationale.
5. Durabilité environnementale : Recevant 598 milliards Fcfa (7,8 %), cet axe se concentre sur la gestion des ressources environnementales et l’adaptation aux changements climatiques.
Un financement défi
La répartition des financements est déterminante pour la mise en œuvre du PND. L’État prévoit de contribuer à hauteur de 20 % (1 400 milliards Fcfa), tandis que le secteur privé national et international est attendu à hauteur de 30 % (2 112 milliards Fcfa). Le gouvernement doit ainsi rechercher 3 520 milliards Fcfa, soit 50 % du budget total, auprès de partenaires internationaux, incluant des pays comme la France, les États-Unis, et des institutions comme le FMI et la Banque mondiale.
Une notation qui rassure
Pour la première fois, la République centrafricaine a obtenu une notation en devise locale, un BB+ attribué par l’agence Bloomfied Investment Corporation. Cette reconnaissance ouvre de nouvelles perspectives d’emprunt sur le marché international, favorisant ainsi l’accès à des financements nécessaires pour la mise en œuvre du PND.
Perspectives et défis
Le PND-RCA représente une lueur d’espoir pour le pays, qui lutte pour surmonter des décennies de conflits et de déstabilisation. Si le retour à la paix est noté, le défi économique demeure immense. La réussite de ce plan dépendra non seulement de la mobilisation des fonds, mais aussi de la capacité du gouvernement à instaurer une gouvernance efficace et transparente.
En conclusion, le lancement du PND-RCA pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour la République centrafricaine. Avec des objectifs clairs et des financements en cours de recherche, le pays espère enfin retrouver la voie du développement et améliorer la qualité de vie de ses citoyens.