Dans le cadre d’une initiative de transparence et de suivi des fonds d’aide au développement, le ministre des Finances camerounais a annoncé la recherche d’un auditeur pour examiner les opérations de financement C2D réalisées par la Caisse autonome d’amortissement entre 2022 et 2029.
Depuis 2006, le mécanisme de financement C2D (Contrat de Désendettement et de Développement) a été établi entre le Cameroun et la France pour soutenir le développement économique du pays tout en allégeant sa dette. À l’approche d’un nouveau diagnostic de ce dispositif, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour recruter un auditeur chargé de réaliser un audit comptable et financier des opérations C2D menées par la Caisse autonome d’amortissement (CAA).
L’auditeur retenu devra fournir une opinion professionnelle indépendante concernant la régularité et la sincérité des états comptables, ainsi que la conformité des opérations aux règles et procédures établies, incluant les contrats C2D et le manuel de procédure des programmes. Les propositions des candidats doivent être soumises avant le 10 octobre 2024. Les fonds concernés, évalués à près de 1 000 milliards de Fcfa, représentent un enjeu crucial pour le développement national.
Le mécanisme C2D a été mis en place suite à l’éligibilité du Cameroun à l’initiative des Pays pauvres très endettés (Ppte) en avril 2006. Le premier C2D, signé le 22 juin 2006, a permis de débloquer 352 milliards de Fcfa sur cinq ans. Son succès a conduit à la signature d’un second C2D pour la période 2011-2016, d’un montant de 214 milliards de Fcfa. Une évaluation à mi-parcours a confirmé une exécution satisfaisante, ouvrant la voie à un troisième C2D signé le 30 juin 2016 pour une durée de huit ans, dotée d’un budget de 400 milliards de Fcfa.
Le troisième C2D inclut également le C2D-pilotage, signé le 15 novembre 2017, qui consacre 6,8 milliards de Fcfa à des projets de suivi. L’initiative vise à renforcer les capacités de gestion des programmes économiques et à moderniser les régions périphériques, tout en accordant une attention particulière aux jeunes et aux populations vulnérables.
Ce nouvel audit des fonds C2D s’inscrit dans une démarche de transparence et de bonne gouvernance, essentielle pour garantir que les ressources financières soient utilisées de manière efficace et conforme aux objectifs de développement du pays. Avec la mise en place de ce mécanisme d’audit, le gouvernement camerounais souhaite non seulement assurer la régularité des dépenses mais également renforcer la confiance des partenaires au développement et des citoyens dans la gestion des fonds publics.