Après neuf mois d’intense formation, la première promotion de la filière Douane-Transit du Centre d’Instruction Douanière (CID) a reçu ses diplômes à Nomayos, près de Yaoundé. Ces 375 lauréats, issus de la promotion « Chaîne logistique et performance », sont désormais prêts à exercer en tant que déclarants en douane, un métier clé dans la régulation des échanges commerciaux. Avec cette première cuvée, la douane camerounaise franchit une nouvelle étape dans la professionnalisation de ses acteurs.
Le 13 septembre 2024 à Nomayos, en périphérie sud de Yaoundé, un événement marquant a eu lieu : la sortie officielle de la première promotion de déclarants en douane formés au Cameroun. Après neuf mois de formation rigoureuse, 375 étudiants de la filière Douane-Transit du Centre d’Instruction Douanière (CID) ont reçu leur parchemin, les qualifiant pour exercer cette profession vitale pour l’économie nationale. Cette première cuvée, baptisée « Chaîne logistique et performance », marque un tournant décisif dans la professionnalisation du secteur douanier au Cameroun.
La formation, divisée en deux phases distinctes, a permis aux apprenants de consolider leurs compétences. Durant les six premiers mois, ils ont suivi des cours théoriques couvrant un large éventail de sujets, notamment le transit, la législation et la réglementation douanières, la technologie et le classement tarifaire, les régimes douaniers, le contentieux douanier, ainsi que le commerce international et les Incoterms. Un accent particulier a été mis sur l’apprentissage de l’anglais du transit international, ainsi que sur la maîtrise du système douanier automatisé CAMCIS, indispensable dans un environnement professionnel de plus en plus numérique.
Raphaël Emmanuel NJOCK, Inspecteur Principal des Douanes et l’un des formateurs, a mis en lumière l’importance des modules enseignés, notamment celui qu’il a supervisé : les procédures de dédouanement et les régimes douaniers. « Les régimes douaniers sont les statuts juridiques accordés à une marchandise lors de son dédouanement. Il est crucial pour un déclarant en douane de maîtriser ces notions afin de déterminer avec précision le statut d’une marchandise. Cela permet également à l’administration douanière de s’assurer que les droits et taxes ont été dûment acquittés », a-t-il expliqué.
La seconde phase de la formation, d’une durée de trois mois, a consisté en un stage pratique en entreprise. Les étudiants ont ainsi pu s’immerger pleinement dans le monde professionnel, confrontant leurs connaissances théoriques aux réalités du terrain. Certains d’entre eux se sont particulièrement distingués et ont été retenus à l’emploi par des commissionnaires en douane agréés, un signe prometteur pour leur future carrière.
Ce succès retentissant s’inscrit dans une dynamique de professionnalisation des acteurs de la douane, un objectif cher à FONGOD Edwin NUVAGA, Directeur Général des Douanes. « Nous avons non seulement pour mission de professionnaliser les apprenants, mais également de lutter plus efficacement contre les pratiques commerciales illégales telles que la fraude et la contrebande. De plus, cette formation contribue directement à la création de nouveaux emplois dans le secteur douanier », a-t-il affirmé lors de la cérémonie de remise des diplômes.
Cette initiative de formation s’inscrit dans le cadre d’une année placée sous le signe de la collaboration accrue entre la douane camerounaise et ses partenaires. Avec pour leitmotiv « Pour une douane mobilisant ses partenaires historiques et nouveaux, autour d’objectifs clairs », la douane souhaite renforcer son rôle de régulateur et de facilitateur des échanges commerciaux.
En effet, le secteur douanier joue un rôle crucial dans l’économie du Cameroun, comme en témoigne la performance financière exceptionnelle de l’année 2023. La Douane camerounaise a réussi à collecter plus de 1 000 milliards de FCFA de recettes, un record historique pour l’administration douanière. Pour l’année 2024, les prévisions initiales de 1 079,9 milliards de FCFA ont été revues à la hausse, avec une ambition de 1 095,6 milliards de FCFA, soit une augmentation de 16 %.
Ce défi financier souligne l’importance du travail des nouveaux déclarants en douane, qui auront un rôle clé à jouer dans l’atteinte de ces objectifs. Qu’ils choisissent de travailler à leur compte ou pour des entreprises spécialisées, ils auront la responsabilité de faciliter les opérations douanières, tout en veillant au respect des réglementations en vigueur et en luttant contre la fraude.
Avec cette première cuvée de diplômés, le Cameroun franchit une étape supplémentaire vers la modernisation et la professionnalisation de son secteur douanier. Cette dynamique devrait non seulement renforcer la compétitivité du pays sur le marché international, mais aussi offrir de nouvelles opportunités d’emploi et de croissance économique.
L’avenir de la douane camerounaise, en tant qu’acteur incontournable du développement économique, semble plus prometteur que jamais, avec une nouvelle génération de professionnels prêts à relever les défis du commerce mondial.