Après avoir mobilisé 750 millions USD en 2015 au taux de 9,5% sur 10 ans, puis 685 millions d’euros au taux d’intérêt de 5,95%, remboursable sur 11 ans en juillet 2021. Le pays de Paul Biya s’est une fois de plus tourné vers le marché international des capitaux pour capter environ 332 milliards de FCFA soit environ 550 millions US.
Jugé comme le taux de rendement le plus élevé par rapport aux récentes émissions d’euro-obligations de certains pays africains et dont la maturité varie entre 6 et 13 ans pour un taux d’intérêt oscillant entre 6,61% et 10,37%. La sortie du Cameroun pour une opération assortie d’un taux d’intérêt de 10,75%et dont la maturité est fixée à 7 ans seulement fait grincer les dents. Une preuve manifeste d’un manque de confiance clairement affiché des investisseurs vis-à-vis de la signature du Cameroun. Une situation qui conforte davantage la position du Fonds monétaire international, qui ne cesse d’appeler les autorités camerounaises à mettre en place des mécanismes d’assainissement dans la gestion des finances publiques.
Alors que l’échéance court jusqu’à en 2032, le succès de cette émission d’euro-obligation est attribuée à des obligations libellées en dollars dans le cadre d’un placement privé. À la manœuvre, Yaoundé a fait appel aux services de Citigroup en tant qu’agent placeur, la Banque américaine et Cygnum Capital Middle East ayant joué leurs partitions en tant que co-arrangeurs.
Sur les raisons ayant motivé cette opération, il faut mettre en avant le décret d’habilitation signé le 22 juillet 2024 par le Chef de l’Etat camerounais, Paul Biya. Décret qui autorise le ministre des Finances, Louis Paul Motaze et au nom du Cameroun, «… De recourir à des emprunts sur les marchés financiers domestiques et internationaux afin de financer des projets de développement inscrits dans la loi de finances 2024 et à l’apurement des restes à payer ». La somme plafonné à 616 milliards Fcfa (environ 939 millions d’euros) est repartie telle que, 280 milliards FCFA devraient être mobilisé en monnaie locale et 336 milliards FCFA auprès des investisseurs internationaux. L’enveloppe de 336 milliards de fcfa n’ayant pas été entièrement collecté le 23 juillet 2024, le Cameroun semble disposé d’autres leviers pour capter les 4 milliards de Fcfa restants sur le segment dédié aux emprunts internationaux.
Pour rappel, la dernière sortie du Cameroun sur le marché international des capitaux remonte au mois de juillet 2021. L’opération avait alors atteint un taux de souscription de 300%, le pays ayant opté pour une rétention financière de 685 millions d’euros, juste le volume de fonds dont il avait besoin. Alors que la date d’échéance de cette opération est prévue pour 2032, celle-ci avait été acquise à un taux d’intérêt de 5,95% et le délai de remboursement étalé sur 11 ans.