Pallier aux longues attentes souvent observées, supprimer la manipulation du cash par des tiers et remédier à toutes formes d’arnaque dans le processus d’établissement de la carte nationale d’identité, sont autant de raisons ayant motivé la décision de la Direction générale des impôts.
Dans un document rendu public par le fisc camerounais, l’on découvre que le paiement du droit de timbre se fera exclusivement par voie électronique. D’ailleurs, la Direction générale des impôts précise à juste titre que, « Le droit de timbre de 10.000 Fcfa inclut désormais tous les frais liés à la production de la carte, tels que le certificat de nationalité, la copie d’acte de naissance, l’extrait de casier judiciaire et la photographie. Ce tarif unique, payable en ligne, simplifie la procédure et évite les frais cachés ou supplémentaires ».
Alors que le nouveau prix continue de faire des vagues et sans compter l’attribution de ce marché juteux à la firme germano-portugais Augentic, laquelle devrait percevoir 90% des 10000 francs cfa exigible pour l’établissement d’une carte nationale d’identité dans un délai de 48 heures. Au niveau des services fiscaux camerounais, l’on explique que le relèvement du droit de timbre de 1000 Fcfa à 10.000 Fcfa est conforme à l’article 549 alinéa 1 et 2 du Code général des impôts.
Outre le caractère légal de l’action querellée par l’opinion publique, le fisc indique que, « la nouvelle carte nationale d’identité est infalsifiable, robuste et durable, conforme aux normes internationales de sécurité les plus strictes». Tout en indiquant que cette réforme dans le processus d’établissement de la carte nationale d’identité suppose de profonds changements, la direction générale des impôts souligne que, ce mécanisme va contribuer à l’élimination totale des abus observés autour de cette pièce et dont certains usagers payaient des sommes indus pouvant atteindre un montant de 50.000 Fcfa.
Au delà de lever des équivoques et mieux appréhender les stéréotypes sociaux y relatifs, le nouveau mécanisme permettra également à l’État du Cameroun de capter directement les fonds via un compte spécial et optimiser ainsi les recettes au niveau de l’administration fiscale.
De mémoire, le marché de l’établissement des cartes nationales d’identité a été confié à l’entreprise germain-portugaise Augentic,la même qui s’occupe déjà de la production des passeports au Cameroun. Face au tollé que cela a provoqué, les autorités gouvernementales ont assuré que, « Le partenaire prend en charge la construction et l’équipement de trois centres multifonctionnels, sept centres régionaux et 58 centres départementaux d’enrôlement. Il rénove également 219 postes d’identification existants, met en place un réseau de communication performant, construit une base de données nationale et une base de secours, fournit 1000 postes d’enrôlement et 1000 terminaux mobiles d’authentification, et installe un dispositif d’alimentation en énergie électrique de secours dans tous les postes d’identification ».
De plus, tout en entretenant le flou sur le coût de l’investissement à réalisér par Augentic, les termes du contrat prévoient que le recouvrement et la rentabilisation de l’investissement initial dit considérable par les autorités camerounaises se feront sur une durée de 15 ans par la firme germain-portugaise. Une situation qui alimente davantage la colère d’une grande partie de la population camerounaise, ce dans un contexte où le panier de la ménagère s’amaigrit de plus en plus, conséquence d’une inflation galopante.