Initialement budgétisée à 30 milliards de Fcfa, la dotation aux zones économiquement sinistrées s’établit désormais à 35 milliards de Fcfa suite à l’ordonnance signée le 20 juin 2024 par Paul Biya, le Chef de l’Etat camerounais.
Dans le détail, le montant réajusté sera mobilisé auprès de plusieurs acteurs avec en tête, le Cameroun et son enveloppe de 15 milliards de Fcfa, le Japon 2 milliards de Fcfa, la Banque islamique de développement (BID) 8,6 milliards de Fcfa et un report de 2023 évalué à 9,3 milliards de Fcfa.
Après une réévaluation de 15 milliards de Fcfa à 29,1 milliards de Fcfa en 2023, le fonds spécial inscrit dans les différentes lois de finances à pour objectif de soutenir la reconstruction des zones économiquement sinistrées que sont les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord. En effet, depuis 2014 et 2016, les régions éponymes font l’objet de crises sécuritaires qui s’accompagnent d’énormes dégâts matériels, ce qui nécessite de lourds moyens financiers afin d’en assurer la restauration.
Malheureusement, le fonds spécial peine à mobiliser les près de 2000 milliards de Fcfa recherchés, si l’on se fie aux informations livrées par les autorités gouvernementales. Pour reconstruire l’Extrême-Nord par exemple, le budget prévisionnel est de 1 800 milliards de Fcfa tandis que 154 milliards de Fcfa sont projetés pour les deux régions anglophones du pays.
Si Balungeli Confiance Ebune, président du Comité de pilotage du Plan de reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (Pprd) affichait déjà sa gêne le 10 avril 2023. Le fonds spécial de reconstruction continue à se heurter à la réticence des partenaires du Cameroun, même venant des partenaires les plus stratégiques comme la France.
D’ailleurs en énonçant la promesse faite par le partenaire français en 2019, celle de contribuer à hauteur de 62 millions d’euros soit 40,6 milliards de Fcfa; Balungeli Confiance Ebune assure, « Elle avait annoncé ce soutien financier. Donc nous les attendons toujours. On ne perd aucun espoir. Surtout avec les réalisations et le développement sur le terrain. Je pense que nous l’attendons, y compris tant d’autres qui avaient aussi promis ».
En attente de l’accomplissement des promesses faites par les partenaires, les autorités camerounaises entendent poursuivre la mise en œuvre du plan de reconstruction des trois régions économiquement sinistrées. À cet effet et selon les études de faisabilité engagées en 2013 puis livrées par le ministère de l’Economie en 2017, pour le cas spécifique de l’Extrême-Nord, les besoins financiers sont plus que conséquents au regard du projet de la digue-route entre Kousseri et la zone du bec de canard à Mayo-Danay. Un projet qui avait été annoncé par le chef de l’Etat en 2011 pour un coût estimé à 1 000 milliards de Fcfa. Ce projet, une fois réalisé permettra de résoudre la question relative à la gestion des inondations qui secouent toujours la région septentrionale.