En publiant la 4ème édition du rapport de l’indice mondial de performance des ports à conteneurs (CPPI) 2023, le 4 Juin 2024, la Banque mondiale et Standard & Poor’s Global Market Intelligence ont créé la controverse autour du classement accordé aux ports à conteneurs africains notamment à celui de Douala.
Comment peut-on regrouper dans une même catégorie les ports maritimes bénéficiant d’un appareillage aisé et les ports fluviaux où les navires doivent attendre la marée haute pour partir? La question est sur toutes les lèvres au Port autonome de Douala où, les responsables de la Banque Mondiale et de Standard & Poor’s ne se sont pas pointés. Préférant classer le PAD, 373ème mondial sur 405 ports. Peut-on accorder du crédit à un tel rapport basé sur des observations empiriques, c’est-à-dire procédant par tâtonnements, sans rigueur scientifique ?
Au Cameroun les autorités portuaires sont unanimes, le rapport souffre de beaucoup d’incongruités. Premier facteur, sa méthode de travail basée sur une simple observation de la durée du séjour des navires à quai, quand l’on connaît la médiane à établir entre les ports fluviaux et les ports maritimes. En outre, au PAD, l’on met en avant le combinat Portuaire. Selon le rapport cité, le Port autonome de Douala figure dans la catégorie des ports de plus de 500 000 EVP ( équivalent vingt pieds), une donnée erronée exposant une méconnaissance de l’actualité du Port autonome et du Port de Douala-Bonabéri. Bien que le PAD aspire à traiter 500 000 EVP grâce à ses investissements actuels, le Port de Douala-Bonabéri se situe en réalité à 380 000 Équivalent 20 pieds (EVP).
De plus, le classement désigne le Port autonome de Douala-Bonabéri comme le moins performant d’Afrique centrale, préconisant les ports de Kribi, Owendo et Bata comme les meilleurs en termes d’activité d’import-export. Or, la somme des volumes annuels d’EVP traités par les ports de Bata, Owendo et Kribi ne représente pas la moitié de ce que réalise annuellement le Port de Douala-Bonabéri. Par exemple, le port de Kribi a traité environ 60 000 EVP en 2023, soit six fois moins que le port de Douala.
Doté à date de 12 portiques de quais et de parcs sur son terminal à conteneurs, le combinat portuaire du PAD constitue la plate-forme la mieux équipée pour le commerce extérieur du Cameroun, du Tchad et de la RCA. Grâce à un investissement sur fonds propres de 44 milliards de Fcfa; le PAD a acquis des équipements de dernière génération automatisés, ce qui a permis de doubler à la fois les capacités de stockage au cours des quatre dernières années, mais aussi d’accélérer la cadence de manutention. Des réalisations mises à l’oubliette par le rapport de la Banque mondiale et Standard & Poor’s Global Market Intelligence.
Outre les équipements, les espaces de stockage et d’accostage ont été optimisés avec des nouvelles rangées de 7 en parallèle et 5 en hauteur. Plus encore, le PAD a également développé plus de 16 000 m2 de surface de stockage et investi plusieurs milliards de FCFA dans la sécurisation de son terminal à conteneurs. In fine, face aux nombreuses réalisations observées au niveau du PAD, lesquelles n’ont pas été prises en compte, l’opinion dans sa grande majorité avoue que ces rapports de la Banque mondiale et bien d’autres entités, ne sont pas toujours fiables.