C’est l’un des objectifs phares de la Stratégie décennale du Groupe de la Banque africaine de développement 2024-2033, tel qu’a révélé son Président, Akinwumi Adesina lors des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque qui se sont tenues du 27 au 31 mai 2024 à Nairobi, au Kenya.
Dans le cadre du programme « Nourrir l’Afrique », la Banque Africaine de Développement entend mener plusieurs actions afin de garantir une sécurité alimentaire au continent africain d’ici 2033. Parmi celles-ci, la stratégie décennale compte étendre les chaînes d’approvisionnement en intrants. À cet effet, il sera question d’assurer la fourniture d’intrants moins coûteux et plus fiables notamment les semences et les engrais aux exploitants agricoles, ce pour promouvoir des modèles de commercialisation efficaces tant pour les agriculteurs, les négociants que pour les Petites et Moyennes Entreprises.
Par ailleurs, la Banque accordera des financements à l’agro-industrie et renforcera les infrastructures matérielles et immatérielles surtout dans le cadre de la mise en place de zones spéciales de transformation agro-industrielle. Des investissements qui ont pour but d’améliorer les résultats en matière de nutrition, en augmentant la disponibilité des aliments nutritionnels et d’autres solutions intelligentes dans le même registre.
Outre des investissements conformes au plan d’action multisectoriel pour la nutrition, la BAD via sa stratégie décennale va soutenir les institutions régionales et nationales de recherche et développement, afin de contribuer à la consolidation des politiques agricoles et promouvoir des technologies novatrices, y compris des solutions à base naturelle comme l’agroécologie. Bien que la Stratégie décennale présente la vision d’une Afrique prospère, inclusive, résiliente et intégrée ; la mise en œuvre du programme « Nourrir l’Afrique » devrait avoir un impact significatif auprès des agriculteurs d’Afrique, dont la majorité sont de petits exploitants.
En effet, avec la fourniture d’intrants à moindre coût, ceux-ci devraient nourrir le continent entier tout en approvisionnant des industries agroalimentaires dynamiques. De plus, ces actions de la BAD vont aider à accroître le rendement des exploitations tout en diversifiant les systèmes alimentaires ; une plus-value importante pour réduire la dépendance à l’égard des importations de denrées alimentaires.
Globalement, en ouvrant la voie à l’autosuffisance, le secteur agricole africain va non seulement régler la question de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, exposer sa capacité à pénétrer les marchés mondiaux ; mais aussi, participer aux chaînes de valeur planétaires dans le domaine de la transformation des denrées alimentaires.