Blocage bureaucratique – Rétrocession retardée, 300 tracteurs en attente au Cameroun

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L’usine d’assemblage d’Ebolowa, un projet clé pour la mécanisation agricole au Cameroun, fait face à un retard de deux ans dans la rétrocession des équipements au Centre national d’études et d’expérimentation du machinisme agricole (Ceneema). Malgré les assurances données en juin 2022 par la Directrice générale, Andrée Caroline Mebande Baté, les 291 tracteurs assemblés restent inutilisés, en attente d’une réception officielle par le Premier ministère.

Le Comité interministériel, bien que formé, se heurte à des procédures administratives qui entravent le transfert de gestion au Ceneema, une étape cruciale pour l’autonomisation de l’entité et la mise en œuvre de sa mission de promotion de la mécanisation agropastorale. Les équipements, destinés à 12 antennes régionales et plus d’une dizaine de pools agricoles, sont actuellement stockés à Ebolowa, augmentant les coûts opérationnels liés au carburant en raison de la distance.

Cette situation affecte non seulement le temps de travail mais aussi le coût des prestations, bien que ces dernières restent abordables, selon un cadre du Ceneema. L’usine d’assemblage fait partie d’une convention de 22 milliards de Fcfa entre le Cameroun et l’Inde, visant à renforcer les filières riz, maïs et manioc. En plus de l’assemblage local, le Cameroun reçoit des équipements complets, avec une livraison récente comprenant divers véhicules et machines lourdes.

Le transfert de compétences est également un objectif majeur, avec des formations dispensées par des entreprises indiennes et des Camerounais formés en Inde pour devenir à leur tour formateurs. Ce renforcement des capacités est essentiel pour réduire les importations de services, qui ont contribué à un déficit de la balance commerciale de 182,5 milliards de Fcfa au dernier trimestre de 2023.

Le Ceneema, dont les recettes propres ont augmenté de 13,8% en 2022, est à la croisée des chemins. La réalisation d’une étude-diagnostic et la signature d’une convention de rétrocession sont attendues pour dynamiser l’organisme et, par extension, l’agriculture camerounaise. Ces mesures, selon la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic, sont prometteuses pour l’avenir du Ceneema et le secteur agricole du pays.

Cassandra EYADA

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