Pour insuffler une nouvelle dynamique au marché financier de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), des experts financiers préconisent l’adoption de l’intelligence artificielle (IA) et des technologies financières (fintechs). Cette orientation stratégique a été mise en avant lors de la troisième édition de l’Africa Capital Markets Forum (ACMF), tenue à Douala, Cameroun, les 24 et 25 avril 2024.
Adel Elaroussi, de CDG Capital, a souligné l’importance de se tourner vers des technologies de pointe comme la blockchain, l’IA et les fintechs pour leur potentiel à renforcer la transparence et à optimiser la sécurité des transactions financières transfrontalières. Fares Gaied, de Fininfo Solutions, a quant à lui mis en exergue le rôle de l’IA dans la réduction des coûts, l’automatisation des processus et la minimisation des risques opérationnels, avec des économies potentielles de 20 à 30% pour les gestionnaires d’actifs et les dépositaires.
L’IA promet également d’améliorer l’expérience utilisateur pour les clients de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), en éliminant la dépendance aux documents papier et en fournissant des analyses et prédictions précises basées sur des données historiques. De son côté, David Ekwabi de Maviance a insisté sur le rôle des fintechs africaines dans la démocratisation de l’accès aux marchés financiers, tout en soulignant la nécessité d’une régulation officielle par la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) pour leur participation légitime dans le secteur.
La Bvmac a déjà pris des mesures proactives en soumettant à la Cosumaf un projet de règlement général pour la digitalisation du marché sous-régional. Cependant, l’intégration des technologies émergentes dans les infrastructures financières existantes soulève des défis de compatibilité des systèmes, de cybersécurité et de conformité réglementaire. Les participants du forum ACMF ont donc appelé à une collaboration accrue entre les acteurs du marché et les fournisseurs de technologie, ainsi qu’à des investissements dans la formation pour une adoption réussie de ces innovations.
Cassandra EYADA
