D’après le rapport sur la politique monétaire publié par la Beac fin juin 2023, l’encours des valeurs du Trésor s’est hissé à 5 687 milliards Fcfa fin mars 2023 contre 5 082,1 milliards en glissement annuel.
Qu’il s’agisse des marchés primaire et secondaire des titres publics, un certain dynamisme à été observé entre mars 2022 et mars 2023, et ce malgré la baisse des montants levés par les Trésors nationaux. En un an, 299 appels d’offres sur bons et obligations du Trésor assimilables ont permis de mobiliser un montant total de 3 121,6 milliards, dont 1 757,1 milliards en bons du Trésor assimilables (BTA) et 1 364,6 milliards en obligations du Trésor assimilables (OTA) au cours de la période sous-revue.
Sur le segment BTA, les bons à 26 semaines ont restés les plus prisés, avec un montant total émis de 1 074,9 milliards, représentant 61,2 % du total des émissions de BTA sur la période. Les BTA à 13 semaines arrivent en deuxième position, avec un montant émis de 405,8 milliards. Les BTA à 52 semaines sont les moins courues, avec un montant global de 276,3 milliards, en majorité émis par les Trésors publics du Congo (86 milliards), du Gabon (80,6 milliards) et de la Guinée Equatoriale (75,2 milliards). S’agissant du segment des OTA, la somme de 1 364,6 milliards de Fcfa a été mobilisée suite à 120 adjudications. Par maturité, les émissions d’OTA sont dominées par les instruments à 3 ans (533,7 milliards), à 2 ans (384,1 milliards) et les 5 ans (248,9 milliards) qui concentrent plus des trois quart (85,5 %) des montants levés en OTA sur la période sous revue. Seul le Gabon a émis des OTA de 10 ans soit 0,6 % du volume global.
A l’instar du compartiment primaire, le marché secondaire des titres publics a connu un dynamisme de ses opérations au cours de la période sous revue. À cet effet trois catégories d’opérations ont été enregistrées notamment les achats-ventes fermes de titres ; les opérations de pension-livrée interbancaires et les transferts franco de titres, c’est-à-dire sans contrepartie espèces, entre les investisseurs.
Entre mars 2022 et mars 2023, 1 244 opérations d’achat ventes de titres ont été enregistrées pour un montant nominal de 2 951,3 milliards de FCFA échangés à 2 969,1 milliards. Cette évolution se situe en forte hausse par rapport à la même période un an auparavant où seules 592 opérations avaient été enregistrées sur des titres d’une valeur nominale globale de 1 726,7 milliards échangés à 1 737 milliards.
Pour le segment des opérations de pension-livrée interbancaires, son nombre et sa valeur globale ont augmenté au cours de la période sous revue avec 997 opérations réalisées pour un montant cumulé de 3 354,4 milliards, contre 255 opérations l’année précédente, soit une valeur cumulée d’environ 1 087,2 milliards et la durée maximale des pensions s’est établie à 94 jours au cours de la période de référence, contre 365 jours la période précédente. Les taux d’intérêt négociés entre les contreparties ont augmenté au cours de la période sous revue, oscillant entre 1 et 7 % contre 1 à 6 % un an auparavant.
Le nombre et la valeur globale des opérations de transferts franco de titres ont également augmenté sur la période sous-revue. Ainsi, 3 217 opérations sur des titres d’une valeur nominale de 5 283,1 milliards ont été réalisées entre mars 2022 et mars 2023, contre 1 875 opérations d’une valeur nominale de 4 467,3 milliards sur la période mars 2021 à mars 2022.
Globalement et malgré une conjoncture mondiale versatile marquée par la montée des tensions inflationnistes, induit entres autres par la guerre russo-ukrainienne et le resserrement des politiques monétaires, le marché des titres publics émis par adjudication s’est caractérisé par un repli des levées de fonds sur le marché primaire ; une augmentation des encours et un dynamisme des opérations sur le marché secondaire.
