Dans son rapport intitulé « Africa’s Pulse » publier le lundi 8 avril 2024, l’institution bancaire internationale fait état d’un rebond de la croissance économique en Afrique subsaharienne. Il fait également des recommandations pour favoriser une croissance plus soutenue et plus équitable.
D’après les données compilées, la croissance économique annoncée devrait atteindre 3,4% en 2024 contre 2,6% en 2023, une dynamique qui devrait être maintenue jusqu’en 2025 avec une croissance économique attendue à 3,8%. Pour soutenir cette croissance, la hausse de la consommation privée et le recul de l’inflation devraient être les principaux moteurs de la croissance Si l’inflation devait diminuer dans environ 80% des pays africains par rapport à 2023, la Banque mondiale soutient que la médiane du taux d’inflation devrait passer de 7,1% en 2023 à 5,1% en 2024 et à 5% entre 2025-2026. Les facteurs inhérents à ce ralentissement de l’inflation seront portés par la normalisation des chaînes d’approvisionnement mondiales, la baisse constante des prix des produits de base et les effets du resserrement monétaire et de l’assainissement budgétaire.
Bien que l’inflation diminue dans certains pays, d’autres par contre devraient observer une augmentation de ce taux d’inflation ; l’instabilité politique, les tensions géopolitiques et même les chocs climatiques se positionnent comme éléments, ce qui aura un impact négatif sur l’activité économique et pourrait limiter l’accès à la nourriture pour environ 105 millions de personnes. Face à une situation budgétaire qui reste vulnérable aux perturbations économiques mondiales, les gouvernements africains doivent prendre des mesures qui permettent de constituer des réserves indispensables pour prévenir ou faire face aux chocs futurs, lit-on dans le communiqué de presse de la Banque mondiale.
D’après le rapport, les inégalités en Afrique subsaharienne, telles que mesurées par le coefficient de Gini, restent parmi les plus élevées au monde, juste derrière la région Amérique latine et Caraïbe. Gabrielle Inchauste, coauteur d’un rapport de la Banque mondiale à paraître sur la lutte contre les inégalités en Afrique subsaharienne explique que, « les inégalités en Afrique sont en grande partie dues aux circonstances dans lesquelles un enfant naît et sont accentuées plus tard dans la vie par des obstacles qui entravent une participation productive aux marchés et par une fiscalité régressive »; pour elle, en identifiant et en remédiant plus efficacement à ces contraintes structurelles dans l’ensemble de l’économie, on peut ouvrir la voie à un avenir plus prospère.
Globalement, le rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale préconise plusieurs mesures pour favoriser une croissance plus soutenue et plus équitable, notamment le rétablissement de la stabilité macroéconomique, la promotion de la mobilité inter-générationnelle. Outre ces mesures, il est question de soutenir l’accès aux marchés et veiller à ce que les politiques budgétaires ne pèsent pas plus lourdement sur les pauvres.