Du 03 au 05 Avril, les experts et les responsables pays de l’épisystème du lac Tchad se sont réunis à Yaoundé afin de poser les bases de l’éradication totale de la peste des petits ruminants autour de la zone susmentionnée.
Si la stratégie mondiale adoptée depuis 2015 ambitionne d’éradiquer la peste des petits ruminants d’ici 2030, les travaux de Yaoundé balisent déjà le chemin. Dans le détail, il est question d’élucider les moteurs de la maladie, les incursions potentielles, les voies de distribution et de risque puis les schémas épidémiologiques.
Parmi les objectifs à atteindre, il s’agit de sensibiliser à l’approche de l’épisystème peste des petits ruminants; encourager les pays entourant le bassin du lac Tchad à s’engager dans des discussions orientées vers l’action en reconnaissant les risques d’urgence liés à la peste des petits ruminants et la manière de gérer ces risques; de donner l’opportunité à certains représentants des communautés économiques régionales de se familiariser avec l’approche par épisystème afin de la mettre en œuvre dans leurs régions respectives; faire ressortir le lien entre l’approche par épisystème et l’éradication de la peste des petits ruminants et le rendre exploitable; enfin, approuver et élaborer des recommandations pour intégrer l’approche par épisystème dans les plans d’éradication.
Alors que le Programme mondial d’éradication de la peste des petits ruminants reconnaît la nature transfrontalière de celle-ci, il faut indiquer que cette peste provoque des pertes allant jusqu’à 2 milliards USD chaque année, ce qui met en péril les moyens mis en œuvre pour assurer une sécurité alimentaire progressive. Présent aux travaux, Dr Lassina Ouattara, Country team leader de la FAO pour le Cameroun a évoqué quelques-unes des actions déjà entreprises.
De manière non exhaustive, l’on observe qu’environ 80% des pays infectés et à risque ont élaboré leurs plans stratégiques nationaux en collaboration avec l’UA-BIRA et les Communautés Économiques Régionales ; la capacité de production en vaccins a été multipliée par au moins 5 fois ; les laboratoires sont en mesure de satisfaire leur demande nationale, mais aussi à de desservir les pays voisins.
Par ailleurs, plus de 15000 vétérinaires et para-vétérinaires ont été formés dans la gestion des maladies des petits ruminants ; la FAO a mis à la disposition des kits pour tester plus de 250 000 échantillons dans 36 pays dans le monde ; plus de 100 experts de laboratoires ont été formés grâce au test de compétence inter laboratoire pour plus de 50 pays.
Globalement, des efforts sont perceptibles et l’accompagnement de la Fao reste constant, une synergie d’actions qui prend en compte la contribution des instances étatiques, s’est réjoui Dr Taïga.