Ce sont 220 équipements pour les secteurs de l’élevage, la pêche et la pisciculture qui ont été exonérés de taxes et de droits de douanes sur une période de 24 mois d’après une circulaire signée le 13 mars 2024 par le Ministre des Finances, Louis Paul Motaze.
D’après les autorités camerounaises, la mise en œuvre de ces facilités rentrent dans le cadre du renforcement de l’autosuffisance alimentaire. Alors que la décision du Minfi est adossée à l’article 5 alinéa 3 de la loi de finances 2024, les acteurs de ces filières qui figurent en premier plan dans la politique d’import-substitution ont jusqu’à fin 2025 pour bénéficier de cette opportunité offerte par les pouvoirs publics. De manière détaillée, ces exonérations concernent 04 grandes catégories.
Pour les filières pisciculture et pêche, 67 produits sont concernés notamment les équipements ou appareillage pour pompage et aération de l’eau à usage agricole, les incubateurs, les compteurs d’alevins, le mobilier d’écloseries, le matériel de comptage et tri d’œuf de poisson… Etc. Au niveau de la chaîne de valeur bovine et caprine, 67 produits sont listés ; de façon non exhaustive l’on retrouve des cases à veaux, les chariots de traite, les kits pour d’insémination artificielle bovine, les broyeurs de tige, les boucles d’identification des œufs… Etc.
Dans le secteur de l’élevage de la volaille, 38 produits seront exemptés jusqu’à fin 2025 singulièrement les abreuvoirs, les couvoirs industriels complets neufs, les mangeoires, les plumeuses manuelles, batteries d’élevage… Outre ces secteurs, le secteur porcin n’est pas en reste, 40 de ces produits sont dispensés des taxes et droits de douanes jusqu’en 2025. Parmi ces produits, l’on cite de façon non exhaustive des sondes d’insémination, des cages de contention, des microscopes, des sacs de collecte des semences, des produits pour le traitement de la semence.
Enfin, la filière lapine clôture la liste avec 08 produits qui seront exonérés des taxes, à savoir les caisses de transport des lapins, les cages de maternité pour lapins… etc. Si ces mesures sont implémentées à bon escient par les acteurs concernés ; d’ici 2 ans, un relèvement perceptible du niveau de la production du poisson, des œufs, du porc, du lait, de la volaille devrait être observé, entraînant par ricochet des prix plus abordables sur le marché et une importante baisse des importations de ces produits alimentaires qui aggravent le déficit de la balance commerciale du Cameroun chaque année.
Si ces facilités constituent une mise à l’épreuve d’après certains analystes, le gouvernement camerounais rappelle aux bénéficiaires desdites facilités que, « Il ne s’agit en aucun cas des mesures d’enrichissements des producteurs sans impact sur les prix ou encore de production à moindre coût pour une exportation illicite au profit des pays voisins sans approvisionnement du marché local au préalable »; par ailleurs, la circulaire du ministre des Finances précise que, « Toute utilisation tierce, sans régularisation préalable des droits et taxes de douane non acquittés lors de l’importation, est constitutive à l’infraction de détournement de destination privilégiée, prévue et sanctionnée conformément à la réglementation en vigueur».
Globalement, l’Etat camerounais envisage d’ouvrir la voie à un réel développement des secteurs indiqués plus haut ; une ouverture qui intervient dans un contexte d’implémentation du Plan intégré d’import-substitution agro-pastoral et halieutique (Piisah).