Placée sous administration provisoire entre 2009 et 2016, la CBC sauvée et passée sous l’actionnariat principal de l’Etat du Cameroun est dans la perspective d’un rachat, l’Etat projette la finalisation du processus de rachat de ses parts d’ici la fin du premier semestre 2024.
Annoncé à travers un communiqué signé le 06 mars 2024 par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, l’Etat camerounais a exprimé son désengagement du capital de la banque. Afin de matérialiser cette volonté, le processus de sélection d’un repreneur stratégique devrait aboutir à la signature d’un accord de rachat d’ici la fin du premier semestre 2024, suivra son introduction en bourse.
Si l’opération reste soumise à la validation de la Commission bancaire pour l’Afrique Centrale (Cobac), le Minfi rappelle que la finalisation de la restructuration de l’établissement de crédit engagé depuis 2018 s’est déroulée avec succès au vu de la solidité financière de la banque.
Bien que les offres des repreneurs potentiels soient attendues dans les prochaines semaines, la clause de désengagement contenue dans le plan de restructuration prévoit que 51% des parts soient revendus à un partenaire de référence, 30% placés à la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique Centrale (Bvmac) à Douala, et l’Etat du Cameroun ne conserverait que 17%. Les 2% restants appartiennent à la compagnie d’assurance Allianz Cameroun.
En attendant le nouvel acquéreur, il convient de préciser qu’avant la mise sous séquestre des actions de la CBC en 2013 ; Yves Michel Fotso détenait plus de la moitié du capital via Capital Financial Holdings Luxembourg soit 46,57 % ; Fotso Group Holdings détenait 2,14 % ; et Dawney Holding, 5 %. Déterminé à céder une partie de ses actions logées au sein de la CBC en bourse, l’Etat camerounais rentre dans le cadre du respect des engagements pris vis-à-vis de la Cobac et de la bourse des valeurs mobilières relatif au contrat de performance.
Pour rappel, le Cameroun s’était engagé comme d’autres nations de la sous-région, à céder en bourse ses participations dans le capital d’entreprises publiques, parapubliques ou issus de partenariats public privé notamment dans le cadre de programmes de privatisation ; l’objectif était de renforcer le rôle du marché financier dans le financement des économies de la sous-région, un engagement qui remonte depuis l’année 2018.
Désormais sur le coup du rachat, la banque commerciale camerounaise affiche une situation financière stable. Depuis 2017, 2019 et 2020, elle a enregistré des résultats nets positifs respectifs de 1,5 milliards, 2,5 milliards et 3,6 milliards de FCFA. En 2022 l’établissement piloté par Léandre Djummo affichait un total bilan de 581 milliards de Fcfa, un résultat net positif de 5,1 milliards de Fcfa et un encours de crédit de 387,4 milliards de Fcfa.
Outre ces performances, la banque s’est vue décerner la certification ISO 9001 version 2015 pour l’ensemble de ses activités et de son réseau bancaire au Cameroun. À date, la structure bancaire est considérée comme celle ayant une meilleure prise en compte des risques et des opportunités.
