Pour une dépense de 2,5 milliards Fcfa, l’Institut national de la statistique (INS) indique dans son rapport de 2022 sur le commerce extérieur que le Cameroun a importé près de 4000 tonnes de bois et ouvrages en bois.
Alors que le Cameroun est de plein pied dans la promotion du Made in Cameroon et que l’import-substitution prends corps dans le pays de Paul Biya, l’INS explique que cette baisse vient du fait que les politiques intérieures du Cameroun favorisent la transformation locale du bois, et aussi au niveau des mesures fiscalo-douanieres des actions ont été entrepris pour dissuader les exportations du bois en grumes ainsi que le bois débit.
Après la promulgation de la loi des finances en 2023, le Groupement de la filière bois du Cameroun (GFBC) avait adressé un préavis de grève au Premier Ministre parce que la loi des finances consacrait un relèvement des droits de sortie sur les bois transformés de 10 à 15% de la valeur FOB des essences, d’une part, et de 50 à 60% pour les grumes, d’autre part. « Entre les exercices budgétaires 2016 et 2023, les droits de sortie et taxes forestières applicables aux entreprises de la filière bois ont augmenté de l’ordre de 60% pour la taxe d’abattage, 242% pour les droits de sortie des bois en grume, 165% pour les droits de sortie des bois transformés », pouvait-on lire dans le communiqué.
Dans la préparation de la loi des finances de 2023 et 2024, Paul Biya a prescrit au gouvernement de prioriser les meubles en bois fait au Cameroun qu’aux meubles importés. La menace de grève du Groupement de la filière bois du Cameroun (GFBC), n’a donc pas fait fléchir le gouvernement car la taxe a été revalorisé dans la filière bois en 2024. De manière précise, un droit d’accises de 25% sur les importations des ouvrages en bois, des meubles en métal utilisés dans les bureaux, les meubles en bois utilisés dans les cuisines et les meubles en matière plastique a été instauré dans la loi des finances de 2024.