En rendant publique la suspension du Cameroun de son processus le 1er mars 2024 ceci jusqu’à sa prochaine validation, l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives estime, après avoir évalué les pratiques de ces trois dernières années, que le Cameroun ne respecte pas pleinement certaines exigences en matière de transparence et de gouvernance.
Dans son rapport, il est reproché au pouvoir de Yaoundé, des efforts insuffisants dans non seulement l’engagement de la société civile mais aussi, l’organisation présente des contraintes imposées par le gouvernement sur la liberté d’expression et la liberté d’association de la société civile.
Évoquant un score global assez faible (53 points) pour reprendre sa terminologie, l’itie va plus loin et expose d’autres manquements. Pour que le Cameroun respecte ses engagements dans la mise en œuvre de la norme ITIE, il doit «… protéger les acteurs de la société civile contre des actes de harcèlement, des intimidations, ou des persécutions s’ils expriment leurs opinions sur la gouvernance des secteurs gaziers, pétroliers, miniers ». Le Cameroun est aussi tenu de divulguer tous les contrats et licences et doit rendre public une explication du rôle des entreprises d’État des règles et des pratiques courantes qui régissent les relations financières entre celles-ci et le gouvernement. Enfin, s’agissant des recettes qui ne transitent pas par les comptes du Trésor public, leur affectation doit être expliquée.
Si Helen Clark, Présidente du Conseil d’administration de l’itie salue la partie camerounaise pour avoir poursuivi la mise en œuvre de l’ITIE au cours de la période difficile de la pandémie de COVID-19; elle précise également que, « le processus de l’ITIE nécessite un engagement multipartite solide dans un environnement favorable à un débat public critique sur les questions liées à la gouvernance des industries extractives ». Alors que l’économie camerounaise dépend largement des secteurs pétrolier et gazier, lesquels représentaient environ 4 % du PIB, 16 % des recettes et 31 % des exportations en 2021, la décision de l’itie trouve également un écho favorable sur des affaires qui ont marquées les 03 dernières années notamment les aveux de la multinationale Glencore en 2022 concernant le versement de pots-de-vin, la corruption de représentants de la Société nationale de pétrole (SNH) et de la société nationale de raffinage (Sonara) entre 2012 et 2015; des affaires qui soulèvent pour l’Itie « d’importantes préoccupations au sujet de la crédibilité des efforts du Cameroun en matière de transparence ».
Globalement, l’’Itie a fait toute une série de recommandations, prochain point dans dix-huit mois, puis en 2027 et sans grand progrès accompli, le Cameroun s’expose à une radiation définitive.