Déforestation – L’Union Européenne adopte des mesures fortes sur la filière cacao au Cameroun

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Suite à l’adoption du nouveau Règlement européen sur la déforestation (RDUE) par le Conseil de l’Union européenne en Mai 2023, le cacao issu de la déforestation au Cameroun sera désormais personna non grata dans l’espace UE à partir du 1er Janvier 2025.

L’urgence de se conformer Engagé dans un programme dénommé « Cacao durable », l’Union Européenne a lancé un appel d’offres pour le recrutement de trois cabinets de géomètres assermentés. Selon la fiche d’information du Nouveau Règlement sur le Cameroun, le lancement de cet appel d’offre répond à l‘urgence de mettre en conformité la filière cacao du Cameroun avec le futur Règlement européen contre la déforestation. Alors que l’appel d’offre susmentionné reste ouvert jusqu’au 22 mars 2024, le nouveau règlement applicable dès janvier 2025 présente plusieurs exigences pour les acteurs concernés.

Pour les cabinets contractés, il sera question d’identifier les producteurs membres ou non du Conseil interprofessionnel du cacao et du café, surtout dans les zones à forte densité forestière et, géolocaliser les exploitations cacaoyères par lot pré-identifié. Côté Conseil Interprofessionnel du cacao café, il s’agira d’accélérer sensiblement  sa mission dans l’identification des producteurs de fèves et le géoréférencement de leurs parcelles sur l’étendue du territoire camerounais. Objectif visé, garantir une couverture nationale et équitable de l’exercice de recensement et de géo-localisation.

Un règlement assez contraignant

Au niveau des entreprises opérant dans ce secteur, elles devront désormais veiller à ce que le cacao et ses produits dérivés tels que le chocolat et la pâte de cacao importés au sein de l’Union Européenne soient exemptés de toute procédure contribuant à la déforestation. À cet effet, tout importateur de cacao devra fournir des documents justifiant que ses produits ne proviennent pas de terres qui ont été déboisées après le 31 décembre 2020. Les entreprises devront également vérifier que les produits respectent la législation camerounaise, les droits humains et les droits des populations autochtones.

Au sujet des importations; pour chaque container de cacao, l’importateur devra produire non seulement une liste des producteurs ayant contribué au lot de cacao mais également fournir les coordonnées GPS de leurs parcelles. La norme de traçabilité physique devrait aussi être prise en compte par les producteurs, les collecteurs de fèves sur le terrain, les transformateurs et les exportateurs afin que les exigences de l’Union Européenne soient respectées.

De futurs cacaoculteurs à l’agonie

En prenant appui sur la question des terres déboisées après le 31 décembre 2020 dont les produits ne pourront pas entrer dans l’Union Européenne, il apparaît clairement que cette exigence affecte gravement les cacaoculteurs; car ceux cultivant sur des terres récemment déboisées ne pourraient plus pouvoir vendre leurs récoltes aux principaux acheteurs de cacao à l’échelle nationale et internationale.

Bien que le Cameroun ait exporté 65% de sa production de cacao vers l’Union Européenne en 2020, que l’UE soit le plus grand importateur de cacao au monde, avec un volume représentant 60% à l’échelle mondiale; elle entend efficacement mettre en œuvre son programme « Cacao durable » au Cameroun. Un programme que l’Etat du Cameroun s’est déjà approprié par la promotion d’une production de cacao sans déforestation, laquelle est basée sur « l’intensification et la diversification durables des revenus » pour « cultiver plus de cacao sur moins de terres »

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