Promotion du Made in Cameroon – La Sotrabus expose son savoir-faire dans la production de véhicules de grandes masses

Partager...

Alors que le Président de la République Paul Biya prône le Made in Cameroon et l’import-Substitution, Albert Mbafe Koukou, Président du Conseil d’Administration de ladite entreprise n’a pas attendu et a mis sur pied la Société de Transformation de Bus Mickel sur le marché, un produit qui, à date, est adoubé par tous les camerounais et même dans certains pays de la sous-région Afrique Centrale. Dans une interview exclusive, David Nchenouossi, Directeur Administratif et Financier parle du parcours de la Sotrabus.

David Nchenouossi, Directeur Administratif et Financier, Sotrabus

Pouvez-vous nous présentez l’entreprise Sotrabus ?

C’est une entreprise industrielle spécialisée dans la fabrication des bus de marque Mickel. C’est un produit purement camerounais qui a vu le jour dans la ville de Douala (zone portuaire) depuis Novembre 2014. Elle est non seulement le fruit d’une ambition axée dans l’accompagnement des politiques du Chef de l’État, Paul Biya dans son ambitieux programme de L’Émergence du Cameroun en 2035, mais c’était le lieu pour nous d’apporter notre contribution à l’œuvre de construction de notre pays. Au-delà d’accompagner les pouvoirs publics, la mise sur pied de Sotrabus répond également au déficit observé dans le secteur du transport notamment en termes d’acquisition des bus, les délais d’attente épuisants auxquels étaient confronté les transporteurs ; d’ailleurs l’histoire d’un transporteur qui avait dû se faire rembourser les fonds de sa commande au bout de 06 mois d’attente a été une source de motivation pour nous.

Quelle est la gamme de bus que vous mettez à la disposition de la clientèle ?

À date, nous avons une gamme variée de modèles, notamment des modèles de 38 places, 50 places, 60 places 70 places, 75 et 80 places. Nous avons également des modèles climatisés de 75 et 80 places sans oublier les minibus. D’après nos statistiques, nous sommes à plus de 450 bus déjà fabriqué au Cameroun, nous sommes également présents en République Centrafricaine. Ce pays de la sous-région est le premier consommateur extérieur de nos produits. Pour ce qui est de nos rapports avec le gouvernement, qui a d’ailleurs emboîté le pas, nous serions très bientôt à plus de 18 bus en circulation au niveau du ministère de la Défense. C’est aussi la preuve que la qualité de nos bus est très appréciée, à cet effet, nous invitons les camerounais de tout bord à consommer local car on ne saurait se développer totalement en réfutant ce que nous produisons, nous devons donc focaliser notre attention sur la politique de l’import substitution.

Comment avez-vous atteint le cap de 450 bus dans le territoire camerounais bien qu’un fournisseur de longue date y soit déjà présent ?

Je voudrais préciser que nos deux premiers bus ont vu le jour en Août 2015. Notre implantation sur le marché s’est fait au gré des doutes et des surprises. Lorsque que j’évoque cela, c’est le lieu de faire place à une anecdote avec un ancien ministre des transports, Robert Nkili ; qui approché par nos soins avait eu des doutes, pensant que c’était de la propagande commerciale, que nos bus étaient importés. Afin d’en avoir le cœur net, ce dernier nous avait rendu une visite surprise afin de toucher la réalité du doigt. Confiant que nous l’étions, cela ne représentait aucun problème pour nous vu que le projet n’était pas fantaisiste ou utopique. Ayant procéder à l‘inauguration officielle, cela a marqué le déclic et a permis à des transporteurs comme Finex, Princesse et Trésor de nous faire sauvagement confiance. Au fur et à mesure, de nombreux autres consommateurs se sont rapprochés de nous en prenant référence sur les premiers clients qui malgré le risque de la nouveauté, nous avaient fait confiance. C’est donc cette adhésion progressive qui a contribué à porter notre flotte à plus de 450 bus aujourd’hui.

Qu’est-ce qui fait la particularité de vos bus ?

Déjà c’est du made in Cameroon tropicalisé qui prend en compte la qualité de nos routes. En effet, nos véhicules peuvent se rendre dans toutes les 10 régions du pays. Au-delà, il faut ajouter prendre la main d’œuvre qui n’est pas très élevé ce qui garantit un coût de revient très bas du produit car nos prix il faut le dire sont vraiment très bas. Dans le cadre des réparations post accidents, les engins sont montés sur place et redeviennent neufs comme à la fabrication. Autre paramètre, la résistance et la garde au sol de nos produits. Contrairement aux bus importés qui ont parfois du mal à négocier un virage à cause d’une garde au sol pas très élevée, les nôtres ont une très bonne garde au sol pour bien négocier les virages et une bonne forme aérodynamique pour réduire la consommation. Autre particularité de nos bus, c’est le décor, un cadre spacieux qui permet aux voyageurs de ne pas être trop fatigué sur des distances plus longues. Pour notre gamme de 3ème génération, de nombreuses innovations sont attendues, ceintures de sécurité, écrans et bien d’autres.

Comment arrivez-vous à comprendre face à l’imagerie populaire du blanc qui sait tout faire ?

C’est un fait qui a miné nos esprits de 2014 à 2018, surtout avec une clientèle qui se comptait au bout des doigts. C’est en allant rassurer les consommateurs que ce mythe a été brisé, car nous rassurions de façon permanente nos clients sur la qualité de nos produits. Nous avons à cet effet mis en place un système de paiement par traites ; au point où, plus les transporteurs utilisaient nos produits mieux ils en étaient rassurés et au fil du temps cela s’est nouer en une sorte de suivisme pour les autres.

En terme de rentabilité, faut-il dire que vous trouvez votre compte ?

Bien évidemment, nous avons mené des études préalables de faisabilité, ces études nous ont permis d’hériter d’un marché qu’on qualifierait de vierge vu que nous sommes les touts premiers dans la fabrication des bus au Cameroun. Avec le temps, les données pourront bien changer mais pour le moment nous sommes là et comptons bien rester. Nos produits sont très demandé le cas du bus qui est exposé ici, ce véhicule appartient à un client donc d’ici lundi il sera livré. Nous ne disposons pas encore d’un show-room d’exposition car nous ne produisons pas pour stocker.

8 bus en un mois, cela ne paraît-il pas peu pour un marché assez ouvert ou alors la production se fait sur commande ? Pourquoi pas une production à large spectre ?

La première difficulté se trouve au niveau de la main d’œuvre car c’est un métier nouveau et nous avançons sur la formation sur le terrain. Nous restons néanmoins confiant que la production va s’accroître à près de 20 bus par mois au fil du temps, ceci grâce à notre centre de formation qui encadre déjà des jeunes camerounais dans ce nouveau domaine. C’est donc un challenge que nous comptons relever surtout que nos statistiques révèlent que la consommation annuelle en bus au Cameroun est de pratiquement 320, nous nous inscrivons donc dans l’optique d’absorber cette demande et soumettre à l’Etat de suspendre les importations.

Related posts

Leave a Comment