Contrôlée à 59% par l’État du Cameroun, 30% par le Français Geocoton et 11% par la SMIC, une entreprise locale, l’entreprise publique dirigée par Mohamadou Bayero Bounou, le depuis 2016 n’a cessé de faire l’objet de nombreuses dénonciations plurielles.
Si l’histoire ancienne d’une mauvaise gestion de la part des précédents directeurs semble donner raison à son nouvel exécutif, elle n’en justifie guère la permanence de nombreux soubresauts.
Déjà en Janvier 2019, l’actuel Directeur Général faisait déjà l’objet de graves accusations de la part des producteurs de la zone de Garoua. En effet, « Les commerçants de Garoua, détenteurs des licences pour les produits des usines d’huilerie de la Sodecoton sont aux abois. Monsieur Mohamadou Bayero, Directeur Général de la Sodecoton est devenu subitement commerçant de ces produits de la société cotonnière en s’attribuant toutes les licences de livraison des huiles, tourteaux et déchets. », s’indignaient ces producteurs.
Avant de poursuivre, « Les grossistes ont perdu la main mise sur leurs achats en gros au profit du DG qui livre personnellement aux détaillants dans les marchés. Ceci nous oblige à acheter chez le seul livreur qui n’est autre que Monsieur Mohamadou Bayero au même prix qu’il vend aux détaillants ».
Au delà d’une main mise sur le bien public; une autre affaire viendra davantage créer la confusion le 28 Avril 2022 lorsqu’une correspondance du SGPR, Ferdinand Ngoh Ngoh venait rappeler à l’exécutif de la Sodecoton l’urgence du respect des quotas régionaux dans la gestion des ressources humaines. En effet dans sa correspondance, le SGPR indiquait, « La Présidence de la République a été saisie de dénonciations mettant en cause la conduite, par les organes dirigeantes de la Sodecoton, d’une politique de gestion des ressources humaines qui serait dommageable à l’unité nationale ».
En dehors des questions de gestion, l’exécutif de la Sodecoton fait également l’objet d’accusations dans le trafic des produits cotonniers. En Avril 2022, des sources internes à la structure soupçonnaient le Directeur Général de jouer un rôle trouble dans l’exportation illicite de près de 20000 tonnes vers le Nigéria voisin. Un trafic illicite qui aurait fait perdre plus de 10 milliards de Fcfa à l’Etat du Cameroun.
Globalement, la Sodecoton mérite une cure de jouvence dans un environnement où le climat social se crispe entre augmentation du pouvoir d’achat des ménages, appel à la rationalisation et au civisme financier de la part des décideurs.