Notation financière – Moody’s Investor Service baisse la note du Cameroun sous fond de transition politique

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L’agence de notation américaine a rétrogradé de B2 à Caa1 la note en devise et en monnaie locale du Cameroun le 27 Juillet 2023 tout en expliquant les mobiles de ce recul.

Selon l’agence, la note qui classe le pays dans la catégorie « Risque élevé» est liée singulièrement aux retards de paiement des créances vis à vis de plusieurs groupes bancaires à savoir la Deutsche Bank Spain (20,75 milliards FCFA) et les paiements manqués concernant la Exim Bank China et Exim Bank Turkey.

Avec des dépenses de plus en plus croissantes sur la sécurité et la subvention des produits pétroliers, le groupe américain ne manque pas de mentionner la récurrence des crises dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême Nord qui engloutissent des dépenses hors budget de l’État.

Alors que la question de la transition est un sujet tabou au Cameroun, Moody’s Investor pense que seul un plan de succession présidentiel crédible au delà de l’administration actuelle et une capacité démonstrative des institutions camerounaises à soutenir une transition pacifique du pouvoir conduirai certainement à relever la note du pays.

Si l’idée de la transition peut s’avérer être un chantage auprès des autorités camerounaises, l’Agence américaine propose également d’autres pistes pour endiguer la mauvaise catégorie dans laquelle le pays de classe aujourd’hui, il s’agit notamment de la réduction des subventions des produits pétroliers, la mise en œuvre d’un mécanisme d’ajustement automatique des prix des carburants intérieurs, le règlement total de la crise du Noso, la poursuite de l’assainissement budgétaire, l’élargissement de l’assiette fiscale et l’augmentation des recettes non pétrolières sans mettre en berne la protection contre les risques de passifs éventuels.

Bref, les raisons évoquées pour cette nouvelle notation exposent le Cameroun à de nombreuses conséquences particulièrement un paiement plus cher des coupons sur les euro-obligations existantes, et pour les nouvelles émissions, les intérêts demandés par les investisseurs pourraient être plus élevés que par le passé.

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