La question climatique est devenue une préoccupation mondiale tant l’actualité met en exergue la déforestation et l’avancée pérenne des changements climatiques liés ; c’est dans cet ordre d’idée qu’est né le One Forest Summit dont les travaux se sont tenus le 02 Mars 2023 à Libreville la capitale gabonaise. Enjeux d’un sommet qui redonnera vie à la biodiversité.
Aux cotés de ses pairs, le Premier Ministre, Chef du gouvernement, Chief Joseph Dion Ngute a représenté le Cameroun aux travaux du One Forest Summit le 02 Mars 2023 ; cette réunion internationale sur la conservation des forêts, la protection du climat et la biodiversité ont adopté un document baptisé « plan de Libreville ».
En effet, cette rencontre n’est autre que le prolongement des résolutions adoptées lors de la COP27 tenu à Charm el-Cheikh en Egypte, sommet au cours duquel les acteurs internationaux et africains présents se sont engagés à stopper la déforestation comme solution efficace dans la lutte contre le changement climatique. Ainsi, le Plan de Libreville a poser les jalons d’une refondation en marge de la protection de la biodiversité. Premier arrêt, la création d’un fonds doté d’une enveloppe soit de 65 milliards 358 millions de FCFA pour les pays qui souhaitent accélérer leur stratégie de protection des réserves vitales de carbone et de biodiversité dans le cadre des partenariats ; ces sommes serviront à financer un mécanisme de rémunération des pays exemplaires dans la conservation des forêts et la sauvegarde de leurs stocks vitaux de carbone et de biodiversité par le biais des certificats biodiversités.
D’ailleurs, Emmanuel Macron, Président de la République française dont la présence a été perceptible au sommet librevillois indiquait, « Ces certificats pourront être échangés avec des États souverains ou avec le secteur privé « au titre de contribution à la protection de la nature »., cette intention semble avoir trouvé du répondant auprès de La Fondation Walton qui compte soutenir à hauteur de 20 millions d’euros tout comme Conservation international qui mise sur 30 millions d’euros et l’Etat français à près de 50 millions d’euros. Outre cette résolution phare, le plan de Libreville vise également la cartographie des puits de carbone verts d’où la mise sur pied des One Forest Vision et One Forest Business Forum. Ces deux organismes chapeautés de chercheurs et de chefs d’entreprises visent la protection de la biodiversité mais à des échelles différentes.
En ce qui concerne One Forest Vision, il est question d’une union de chercheurs qui aspirent à mieux connaître la valeur des trois grands bassins forestiers du monde en les cartographiant dans les prochaines années notamment la forêt amazonienne, le bassin du Congo et les forêts tropicales d’Asie du Sud-est ; en gros c’est une étude grandeur nature dont l’impact scientifique et environnemental reste attendu.
Parlant de One Forest Business Forum, il s’agit d’une initiative née de la volonté de plusieurs chefs d’entreprises et dont la visée concerne la création de près de dix millions d’emplois dans les activités liées à la gestion durable des forêts à l’horizon 2030 sur la base du plan de Libreville, qui il faut rappeler est volontariste et met au centre toutes les actions des populations locales qui vivent autour des forêts comme c’est le cas avec les pygmées du Cameroun.
En bref, ces mécanismes comme souligne un participant au sommet, « répondent à un modèle défaillant du marché carbone qui a dérivé ces dernières années sur un marché volontaire et déprécié le prix du carbone avec des phénomènes de greenwashing». Pour rappel, le greenwashing ou ecoblanchiment désigne un procédé de marketing ou de relations publiques utilisé par une organisation pour se donner une image trompeuse de responsabilité écologique.
Alors que les regards se transportent désormais vers la Cop28 qui se tiendra à Dubaï, les participants au rang desquels le Président gabonais, Ali Bongo Ondimba se félicite des travaux de Libreville tout en rappelant l’objectif central qui est, « …réunir les nations du monde entier à s’engager, à préserver, à restaurer les forêts de notre planète, témoins de la prise de conscience collective du rôle que jouent les forêts dans cette crise climatique et écologique mondiale. ».
Bien que les futures échéances se profilent à l’horizon, Emmanuel Macron s’est fait le vœu de suggérer que le One Forest Summit devienne une rencontre annuelle, soit dans un pays africain soit sur un autre continent pour évaluer les engagements pris et les résultats obtenus. En attendant rendez-vous est pris au Emirats Arabes Unies pour la Cop28.
Hélène PIMENI WOAPI