Alors que le Colloque International vient de fermer ses portes, Blaise Moussa, Directeur Général de la Camwater dresse un état des lieux et fixe le cap des résolutions sur le plan national.
Le Cameroun comme la plupart des Etats d’Afrique subsaharienne, fait face à la problématique de l’Eau Non Facturée, de l’eau perdu qui affecte considérablement l’équilibre budgétaire de la Camwater Utilities.
Bien comprendre la notion de l’Eau Non Facturée
Il est important de rappeler que l’efficacité d’une production est mesurée par la capacité et le taux facturé et recouvré. De manière basique, l’Eau non facturé désigne le volume d’eau parti de la chaine de production (usines) et qui ne parvient pas à la disposition du consommateur mais également un volume d’eau qui n’entre dans aucun schéma de facturation ; ce volume d’eau représente près de 53% d’après les données sources de la Camwater. Ce volume constitue une perte énorme et les causes sont assez identifiables.
Le premier élément concerne le système de transport ; en effet la vétusté des équipements constitue un facteur déterminant dans la chaîne de perte en eau d’où la nécessité d’un renouvellement des canalisations et des circuits de transport. Outre cet aspect, l’on dénote aussi la problématique du vandalisme des installations qui passe par des cas de sabotage du réseau d’eau au travers des individus mal intentionnés qui cassent sciemment les canalisations ; mais aussi, faut dénombrer les casses involontaires ce qui est souvent le cas lors des travaux routiers d’intérêt national.
Le second aspect s’articule autour des branchements illicites sur le réseau et le vol des équipements. Généralement diurnes, les branchements illégaux s’ils ont la primauté d’apporter de l’eau auprès des fraudeurs, cette eau n’est soumise à aucune traçabilité, les connexions s’effectuant de manière ne point permettre au compteur de calculer le volume d’eau distrait. Ces connexions faites parfois à l’intérieur des concessions ou des rigoles d’évacuations constituent une véritable gangrène à une meilleure distribution de cette manne minérale.
Le vol des équipements reste sans doute le cas le plus expressif de la perte d’eau évalué à 53% à ce jour. Sommairement, un compteur volé constitue clairement une perte en données précédemment collectées mais aussi en eau car la consommation ne peut plus être évaluée et l’eau qui coule après l’acte de vol ne peut pas être quantifiée. Les cas du Camp Sic Mendong et ceux de la ville d’Obala témoignent à juste titre de cet état ; une moyenne de près de 1000 compteurs volés en associant tous les vols recensés au cours de l’année écoulée.
Devant la recrudescence du phénomène d’eau non facturée, le Directeur Général de la Camwater, Blaise Moussa, a édité une batterie de mesures dans le but de résorber progressivement à cette problématique.
Partenariat et éducation civique
Alors que des missions de contrôle se font de plus en plus régulières sur le terrain, il faut également adjoindre la mise à disposition des numéros verts pour dénoncer les actes de fraude, branchements illégaux soit les numéros 652 92 92 92/ 698 73 73 73. Cette action entre en étroite ligne avec le cadre juridique institué qui permet désormais à la Camwater de défendre ses droits auprès des instances judiciaires.
Alors que l’Etat du Cameroun est engagé dans un vaste chantier économico-social, la mise en activité certaine du PAEPYS a, interpellé le top management quant à l’idée de signer des partenariats avec l’Association des Villes et Communes Unies du Cameroun. Cette collaboration a pour objectif de mettre à contribution les exécutifs communaux dans la guerre contre les comportements inappropriés ainsi, les maires et assimilés doivent désormais agir comme des gardiens et des éducateurs auprès de leur population respective; leur rappelant la nécessité de préserver et protéger les installations qui agissent pour le bien être de tous.
Afin de retrouver une eau de qualité, inodore, incolore ; la Camwater s’est engagé dans une politique de restructuration du réseau d’eau ; cette mise en œuvre passe carrément par la révision du matériel défectueux ou vétéran, la cartographie progressive du réseau d’eau surtout que le pays compte près d’une centaine ; donc l’imagerie du réseau permettra une meilleure appréciation du champ territorial d’application des mesures substantielles éditées.
Colloque International de Yaoundé
Organisé autour de plusieurs nations d’Afrique subsaharienne; ce rendez-vous du donner et du recevoir des 26 et 27 janvier 2023 a connu la présence active des partenaires au développement et des institutions de Bretton Woods notamment la Banque Mondiale, qui rassure quant sa disposition à financer des projets qui touche directement à la gestion de l’eau.
Bien que l’idée de l’autofinancement soit une piste de solution à la question de la gestion de l’eau, le Colloque International de Yaoundé a aussi apporté des résolutions significatives qui crédibilisent à suffisance les actions déjà engagés par Blaise Moussa.
Primo, l’on vise la sectorisation des réseaux pour mieux intégrer la conception des nouveaux projets ; l’accompagnement des sociétés d’eau pour améliorer les performances et l’efficience avec en toile les diagnostics, les audits et plan d’actions sous l’expertise de l’Association Africaine de l’Eau ; l’usage du calcul hydraulique. Ensuite, il conviendra de digitaliser les systèmes de management à travers l’optimisation et l’amélioration des conditions de travail par le canal d’outils innovants et performants.
Côté infrastructurel, la priorité sera donné à l’installation des compteurs à des endroits spécifiques dans les domiciles/concessions pour résorber au système de connexions illicites sur le réseau de distribution. En bref, toutes ces résolutions trouverons un écho favorable si et seulement si le citoyen lambda joue la carte positive de l’infrastructure mentale et morale; un concept qui manifeste au mieux la citoyenneté.
En clôture, le Directeur Général de la Camwater, Blaise Moussa; bénéficiant davantage de la confiance du Chef de l’Etat, de sa tutelle administrative, reste relativement l’homme la gestion efficace de l’eau se fera. C’est en gros l’homme qui fait revivre à la Camwater Utilities ses lettres de noblesse.
Martial OBIONA