Au ministère de l’Agriculture et développement rural (Minader), l’on attribue cette situation à l’insuffisance des produits phytosanitaires et le fait que les agriculteurs n’informent pas sur le phénomène en temps opportun.
Les départements du Diamaré, du Mayo Danay, Mayo Kani et Mayo Sava dans l’Extrême-Nord pourraient dans les jours à venir, connaître une aggravation de l’insécurité alimentaire. Et pour cause, 4 335 hectares de sorgho ; l’une des principales céréales cultivées dans cette partie du territoire, ont encore été dévastées par les chenilles légendaires d’autonome (CLA).
En attendant le rapport du Mayo Tsanaga et celui du Logone et Chari, Aimé Djouldé Dalla, chef de base phytosanitaire de l’Extrême-Nord explique les pertes enregistrées par les agriculteurs par le fait que ces derniers n’alertent pas au moment où l’attaque des chenilles est à ses débuts. Et ce, malgré la formation puis l’installation des Brigades villageoises d’intervention phytosanitaires(Bvip). « Les agriculteurs ne lancent pas l’alerte à temps quand ils constatent une attaque. C’est lorsqu’ils sont dépassés par les événements qu’ils viennent vers nous », confie l’agronome au journal L’Œil du Sahel. Une plainte à laquelle vient s’ajouter l’insuffisance des produits phytosanitaires.
Pour limiter les dégâts des chenilles, l’élite politique, a pour le moment, remis aux personnes victimes, plus de 1000 litres de produits phytosanitaires. Il faut dire que c’est la deuxième fois en l’espace d’un an que la région de l’Extrême-Nord enregistre de tels dégâts agricoles qui vont s’en doute impacter sur la production annuelle du sorgho estimée à 1,5 million de tonnes. En janvier 2022, l’on déplorait déjà la destruction de 15 500 hectares soit au total, 19 935 ha détruits en un an.
Après le maïs et le riz, le sorgho est la troisième céréale la plus cultivée au Cameroun. Riche en minéraux (fer, calcium et phosphore) selon les nutritionnistes, le sorgho est utilisé comme alternative dans plusieurs circonstances avec la rareté puis la flambée des prix du blé depuis la survenue du conflit russo-ukrainien en février 2022.
Selon les données disponibles au Minader, la région de l’Extrême-Nord a produit en 2018 ; 261 593 tonnes de sorgho sur une surface de 179 961 ha. Cette performance a crû en 2019 pour s’établir à 269 926 tonnes sur une surface cultivée de 182 201 ha.
Ecomatin