En 2024, le Cameroun a collecté 640 kg d’or, valorisés à 25 milliards de FCFA, pour renforcer ses réserves stratégiques. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet Gold, lancé en 2012, visant à affiner le métal précieux pour consolider les avoirs de l’État et garantir la souveraineté économique du pays.
Lors de la présentation du programme économique 2025 à l’Assemblée nationale, le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Nguté, a dévoilé que la Société nationale des mines (Sonamines) a collecté 640 kg d’or au cours de l’année 2024. Ce stock, d’une valeur estimée à 25 milliards de FCFA, sera affinée pour enrichir les réserves stratégiques de l’État. Cette démarche témoigne de la volonté du Cameroun d’exploiter ses ressources naturelles pour renforcer sa stabilité économique. « Cet or brut servira à solidifier nos réserves d’or après affinage », a précisé le chef du gouvernement.
Le projet Gold, initié en 2012, vise à optimiser la gestion des ressources aurifères nationales. L’objectif principal est de collecter la part d’or revenant à l’État auprès des sociétés minières et de la transformer en lingots d’or aux standards internationaux. Ce processus permet de constituer des réserves officielles auprès de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Une première étape significative avait été franchie en 2023, avec l’affinage de 778 kg d’or brut collecté par l’ex-Capam. Le résultat : 500 lingots d’or de 24 carats, représentant une masse totale de 500,86 kg, prêts à intégrer les réserves nationales.
Détenteur de valeurs intrinsèques inaltérables, l’or offre des garanties uniques en temps de crise économique. Comme le souligne la plateforme spécialisée Goldinfo.fr, l’or joue un rôle de couverture contre l’inflation et les fluctuations monétaires. En période d’incertitude, il permet aux États d’accroître leur crédibilité et de renforcer la confiance dans leur économie. En intégrant ces 640 kg supplémentaires à ses réserves, le Cameroun se positionne stratégiquement pour faire face aux incertitudes économiques mondiales et renforcer la stabilité de sa monnaie.
Dans une région où l’exploitation minière reste souvent dominée par des acteurs étrangers, l’initiative du Cameroun pourrait inspirer d’autres pays d’Afrique centrale. En internalisant la collecte et l’affinage de ses ressources aurifères, l’État camerounais démontre qu’une gestion proactive des richesses naturelles est non seulement possible, mais aussi rentable à long terme. Avec cette montée en puissance, le Cameroun confirme son ambition de devenir un acteur clé dans la gestion des ressources stratégiques en Afrique.