Après plusieurs semaines de blocage, le corridor Douala-Bangui reprend vie grâce à des négociations fructueuses entre le Cameroun et la Centrafrique. Une action conjointe des autorités des deux pays a permis de répondre aux principales revendications des transporteurs et d’apporter des solutions durables à cette crise transfrontalière.
Le trafic sur le corridor Douala-Bangui, axe vital pour l’économie de la région, était paralysé depuis la mi-novembre suite à l’assassinat tragique du chauffeur camerounais Mohammadou Awalou en Centrafrique. Ce drame, survenu dans un contexte d’insécurité persistante, avait poussé les transporteurs camerounais à bloquer le trafic à la frontière de Garoua-Boulai. Face à la gravité de la situation, les gouvernements camerounais et centrafricain ont intensifié les discussions pour désamorcer la crise. Les Ministres des Transports des deux pays, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibèhè et Herbert Gontron Djono Ahaba, se sont rendus à Garoua-Boulai le 3 décembre 2024 pour une rencontre décisive avec les acteurs clés.
Des réponses concrètes aux revendications
Lors de cette réunion, neuf revendications majeures des transporteurs ont été examinées, portant notamment sur la sécurité des chauffeurs, les contrôles excessifs et les frais liés aux escortes. Parmi les avancées significatives : Le rapatriement du corps du défunt, effectué le 21 novembre ; L’ouverture d’une enquête sur son assassinat, en cours en Centrafrique ; La libération et le rapatriement de l’apprenti-chauffeur ; La restitution du véhicule impliqué dans l’incident. En outre, le ministre centrafricain s’est engagé à réduire les frais d’escorte au retour de 25 000 à 10 000 FCFA et à renforcer la sécurité des convois sur le territoire centrafricain.
Vers une coopération renforcée
Les discussions ont également permis de poser les bases d’une meilleure collaboration future. Les deux gouvernements se sont engagés à œuvrer pour : La suppression des frais de visa illégaux à la frontière ; La suppression des contrôles excessifs sur le tronçon Cantonnier-Béloko ; Une gestion plus efficace des infrastructures telles que les ponts bascules. Les participants ont recommandé l’organisation de réunions périodiques pour évaluer la mise en œuvre des engagements pris.
Un retour progressif à la normalité
À l’issue des échanges, les transporteurs ont levé le blocage du corridor et les barrières illégales ont été démantelées. Les autorités centrafricaines ont exprimé leur gratitude pour la solidarité camerounaise et les efforts déployés pour résoudre la crise. Les transporteurs, pour leur part, ont salué la promptitude des réponses apportées à leurs préoccupations. Ce dénouement marque une étape cruciale dans la sécurisation des échanges sur cet axe stratégique et dans le renforcement des relations entre les deux pays.